La compagnie pétrolière norvégienne DNO, un des principaux producteurs de pétrole au Kurdistan d’Irak, a annoncé mercredi avoir été contrainte d’arrêter ses gisements dans la région à cause du gel des exportations imposé par la Turquie.
DNO « a commencé un arrêt planifié de ses gisements de pétrole dans la région du Kurdistan d’Irak », a-t-elle indiqué dans un communiqué. Cette interruption est la conséquence directe de l’arrêt depuis samedi des livraisons via l’oléoduc Irak-Turquie, lui-même dû à une décision d’un tribunal international en faveur du gouvernement fédéral à Bagdad.
Le dossier du pétrole empoisonne depuis de longues années les relations entre les autorités de Bagdad, celles du Kurdistan d’Irak, et la Turquie. En 2014, Bagdad avait intenté une procédure contre son voisin turc suite à l’annonce d’Ankara d’importer du pétrole depuis cette région autonome du nord de l’Irak pour l’acheminer jusqu’au terminal de Ceyhan, en mer Méditerranée, dans le sud de la Turquie. Le gouvernement irakien était fermement opposé à la décision turque, estimant être le gestionnaire exclusif de ce pétrole et des revenus qui en découlent. Faisant fi de l’opposition de Bagdad, Erbil, capitale de la région autonome, a commencé à exporter vers la Turquie.
Aujourd’hui, ses exportations totales via la Turquie s’élèvent à environ 450.000 barils par jour (bpj). DNO représente un quart de ces exportations, avec les gisements Tawke et Peshkabir qui ont produit en moyenne 107.000 bpj en 2022. La compagnie norvégienne avait dans un premier temps dévié sa production vers des installations de stockage, mais celles-ci sont « limitées », souligne-t-elle. « Il est malheureureux de se retrouver dans cette situation, du fait de l’impact probable d’une perturbation de l’offre sur les prix du pétrole et dans une période de fragilité sur les marchés financiers mondiaux », a déploré le président exécutif de DNO, Bijan Mossavar-Rahmani, cité dans le communiqué.