Les données montrent que la moitié de la pénurie des réserves prévues de pétrole est imputable au Nigéria et à l’Angola. Les données montrent un éloignement des majeurs pétroliers occidentaux des projets africains.
Une pénurie en pétrole
Un manque de production
L’OPEP et ses alliés l »OPEP+ pompent 1.45 milliards de barils de pétrole par jour. Ce qui est égal à 1.5% de la réserve mondiale et est en deçà des objectifs de mars pour l’OPEP+. D’autres les chiffres l’Angola est responsable d’un manquement de 300 000 barils par jour (bpj)contre 400 000 pour le Nigéria par rapport aux objectifs de production. La guerre en Ukraine accentue aussi le problème en impactant les ventes de pétrole russe, dont la production est à 300 000 barils par jour en moins que son objectif.
La pénurie de l’OPEP+ est l’une des raisons le prix global du pétrole a atteint un record depuis 14ans. Ce record de 139$ le baril a fait réagir les Etats-Unis qui ont appelé à produire plus de pétrole.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole, cependant, a repoussé les appels à plusieurs reprises. Un facteur contributif est simplement que certains de ses membres n’ont pas de pétrole disponible pour pomper.
Un faible investissement
De l’avis de l’OPEP, les réductions des investissements après l’effondrement des prix du pétrole en 2015-2016 en raison de l’offre excédentaire. Sans oublier que l’accent de plus en plus mis par les investisseurs sur les enjeux économiques, sociaux et de gouvernance (ESG), a entraîné un manque à gagner dans les dépenses nécessaires pour répondre à la demande.
Le secrétaire général de l’OPEP Mohammad Barkindo déclare :
» Il y a eu un sous-investissement massif dans le secteur au fil des ans, encore plus compliqué par l’effet des facteurs ESG ». Il ajoute : » Les années 2015 et 2016 ont vu une contraction de 25% ce qui est sans précédent. Suivi d’une absence de reprise significative avant 2020, lorsque nous avons enregistré une contraction de 30 % des investissements dans l’industrie. Les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montrent qu’il n’y a pas eu d’augmentation significative des investissements dans l’exploration et la production mondiales de pétrole et de gaz en 2017-2019. Puis suivie d’une chute de ces investissements a lieu à hauteur de 32 % en 2020. »
Un faible investissement dans le pétrole
Un retrait de certaines zones
Les sociétés pétrolières internationales se retirent progressivement de la production pétrolière terrestre du Nigeria. Néanmoins, elles continuent d’investir dans ses vastes ressources pétrolières et gazières offshore, où les coûts demeurent concurrentiels.
Shell (SHEL.L), a contribué à faire du Nigeria un producteur de premier plan depuis les années 1930. Mais n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires sur l’investissement et les raisons de la baisse de la production nigériane.
Les producteurs de l’OPEP dans le Golfe, dirigés par l’Arabie saoudite, atteignent en grande partie leurs objectifs de l’OPEP+. Et des sources de l’OPEP affirment que leur manque relatif de dépendance à l’égard d’investisseurs extérieurs a aidé. Un producteur de l’OPEP+ déclare :
« Le déficit d’investissement a affecté davantage les pays où la dépendance à l’égard des investissements étrangers est plus importante ».
Les chiffres de l’AIE montrent qu’en 2019, les décisions d’investissement finales (DIF) affectant plus de huit fois plus de réserves de pétrole brutes au Moyen-Orient ont été prises que celles affectant les réserves africaines.
Certaines zones riches d’investissements
Les approbations au Moyen-Orient ont également constamment augmenté de 2011 à 2018.
Audun Martinsen, analyste chez Rystad Energy déclare :
» L’’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït augmentent les investissements. Et cela peut dans une certaine mesure aider à compenser les baisses ailleurs. Cela montre également pourquoi l’OPEP n’intervient pas davantage. En effet, il est très difficile pour l’OPEP d’augmenter sa production de pétrole du jour au lendemain ».
La société pétrolière d’État angolaise Sonangol et la société pétrolière d’État nigériane NNPC n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commenter leur baisse de production ou les raisons de celle-ci.
Selon un rapport de 2021 de l’Arab Petroleum Investments Corporation ou de l’APICORP, les producteurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord devraient encore faire passer les investissements dans l’énergie à 805 milliards de dollars en 2021-2025. Ce qui revient à 13 milliards de dollars de plus que les cinq milliards de dollars de l’année précédente. De bonnes perspectives pour l’année, malgré les répercussions de la pandémie.
Le départ des majors occidentaux
Un retrait dû à la transition énergétique
En février, APICORP, basée en Arabie saoudite, a déclaré qu’elle s’attendait à une hausse des prix du pétrole et du gaz pour soutenir davantage les investissements dans l’énergie dans la région.
Les majors occidentales se concentrent de plus en plus sur la transition énergétique et la vente d’actifs pétroliers. Elles pourtant restent de grands producteurs en Afrique. Les grandes entreprises occidentales sont responsables de 40% de la production au Nigeria et de 60% en Angola, selon Rystad.
Des possibilités en pétrole trop coûteuses
Rystad voit un certain potentiel pour de nouveaux investissements au Nigeria et en Angola. Mais ces projets restent « trop coûteux » pour les majors.
Il déclare ensuite :
« Depuis 2015, les majors se concentrent sur les coûts. Ainsi le développement des choses en Afrique a été trop risqué avec leurs dépassements. Cela ne fait plus vraiment partie de leurs priorités. »
La production angolaise a chuté de 50 % depuis 2015 et la production est en baisse d’environ 30 % sur la même période au Nigeria, a-t-il ajouté. Au Nigéria, la production devrait augmenter légèrement de 200 000 bp/j dans les années à venir. Ensuite elle va diminuer de nouveau après 2024.
Shell a déclaré le mois dernier que les déversements de pétrole résultant de l’exploitation de pipelines dans le delta du Niger ont doublé en 2021, atteignant leur plus haut niveau depuis 2016.
Soulignant l’ampleur de la baisse, les exportations de Bonny Light, un brut nigérian de qualité clé, ont chuté à seulement deux ou trois cargaisons par mois. Ces dernières étaient à huit ou neuf auparavant, en raison de l’escalade du vol de pétrole.
Enfin le pétrole est une ressource dont l’importance décroît. En effet malgré son importance la transition énergétique entraîne un désintérêt pour cette ressource. Cela se voit avec la réduction des investissements occidentaux. Toutefois il ne faut pas croire que le monde se passer de pétrole à court terme. Cette ressource reste extrêmement importante comme le prouvent les investissements dedans.