Le pétrole se stabilise dans la journée du 24 mars sur le marché asiatique après une nette augmentation. Toutefois, les perturbations d’approvisionnement que provoquent la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales rendent cette stabilité éphémère.
Les prix du pétrole se stabilisent dans la journée du 24 mars sur le marché asiatique
À 11 heures à Singapour, le pétrole ICE Brent est en hausse de 27 cents/b par rapport à la clôture précédente. Celle-ci représente $ 121,87 /b. A contrario, le contrat NYMEX light sweet est en baisse de 33 cents/b. Il atteint 114,60 $/b. Ces deux valeurs concernent les contrats à terme pour le mois de Mai.
Les prix du pétrole augmentent d’environ $ 2/b au début de la séance du 24 mars. En cela, ils prolongent de solides gains pour les producteurs. Cependant, la hausse des prix se stabilise rapidement dans la journée.
Plusieurs éléments y concourent. D’abord, l’annonce d’une suspension des chargements de brut au terminal maritime Caspian CPC. Ensuite, les appels des responsables politiques russes à abandonner le dollar et l’euro pour le commerce du pétrole et du gaz.
Le 24 mars, les acheteurs attendent également le résultat des pourparlers de l’UE et de l’OTAN à Bruxelles. Tous savent qu’un embargo de l’UE sur l’énergie russe reste peu probable. Toutefois, de nouvelles sanctions dans d’autres domaines sont à l’ordre du jour.
Les négociants et observateurs du marché s’inquiètent d’un baril à 200 dollars
En somme, cette stabilisation des prix est elle-même peu susceptible d’être pérenne. La nouvelle vague de sanctions doit avoir un impact rapide sur le marché du pétrole.
Stephen Innes, associé directeur de SPI Asset Management nous livre son analyse.
Il déclare : « Les États-Unis et le Royaume-Uni ont déjà imposé des interdictions sur le pétrole russe, et de nombreux États membres de l’UE soutiennent une interdiction. Pourtant, quelques acteurs clés (notamment l’Allemagne et la Hongrie) s’y opposent, et une décision doit être unanime ».
De leur côté, les négociants en pétrole et les observateurs du marché s’inquiètent d’une prochaine flamblée des prix. Ils estiment que les prix du pétrole peuvent potentiellement grimper bien au-dessus de 200 dollars le baril dans les mois à venir.
Ce scénario se base sur une probable intensification de la guerre en Ukraine ainsi que des sanctions européennes complémentaires. Le 25 mars, le baril de Brent atteint $ 118.88/b. À titre de comparaison, le plus haut niveau de prix jamais observé date de juillet 2008. Ce mois-là, le Brent monte à $ 147,50/b.