La compagnie pétrolière publique Petróleo Brasileiro S.A. (Petrobras) a annoncé avoir obtenu l’autorisation de démarrer un forage exploratoire en eaux profondes au large de la région amazonienne, dans une zone située à 500 km de l’embouchure de l’Amazone et à 175 km de la côte brésilienne. Le projet, appuyé par le président Luiz Inácio Lula da Silva, prévoit un début immédiat des opérations pour une durée de cinq mois, selon un communiqué transmis par l’entreprise.
Le chantier s’inscrit dans la zone stratégique de la Marge Équatoriale
Cette zone maritime, connue sous le nom de Marge Équatoriale, suscite l’intérêt géologique de plusieurs opérateurs régionaux après la découverte de vastes gisements pétroliers au Guyana voisin. La licence délivrée par l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama) autorise le forage d’un seul puits d’exploration. L’organisme a déclaré avoir suivi un processus d’évaluation rigoureux, bien que cette même autorité ait refusé une première demande en 2023, invoquant l’absence de garanties suffisantes en matière de sécurité environnementale.
Les tensions s’accentuent entre autorités et ONG
L’annonce a provoqué une réaction immédiate du collectif Observatório do Clima, qui a dénoncé une décision « en contradiction avec l’image de leadership climatique que veut projeter le Brésil » à l’international. Le collectif a indiqué qu’il comptait entamer une procédure judiciaire pour contester la légalité de l’autorisation. Plusieurs ONG dénoncent également un manque de transparence dans le processus de validation et soulignent les risques pour la biodiversité marine.
Petrobras mise sur l’enrichissement des données géologiques
Dans ses communications officielles, Petrobras a précisé que l’objectif de cette campagne était uniquement l’acquisition d’informations géologiques sur la zone afin d’évaluer son potentiel commercial. La présidente-directrice générale, Magda Chambriard, a déclaré que la société « espérait prouver la présence de pétrole dans la portion brésilienne de cette nouvelle frontière énergétique ». Aucune production commerciale n’est envisagée à ce stade, selon les indications de l’entreprise.
Le gouvernement met en avant la souveraineté et la transition
Le ministre de l’Énergie, Alexandre Silveira, a affirmé que le projet visait à garantir la souveraineté énergétique du Brésil tout en respectant les standards environnementaux internationaux. Le président Lula a, de son côté, défendu l’idée que les revenus issus du pétrole pourraient être réinvestis dans la transition énergétique du pays, tout en reconnaissant l’importance stratégique de la Marge Équatoriale.