Petits Réacteurs Nucléaires: Enjeux et Défis

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Les petits réacteurs nucléaires connaissent ces dernières années un regain d’intérêt dans le monde. Pendant longtemps, ces petits réacteurs n’étaient de facto guère utilisés en dehors des opérations militaires, particulièrement pour les sous-marins. Aujourd’hui, la donne a changé avec un usage beaucoup plus civil de cette technologie dans un contexte de transition énergétique. Les petits réacteurs nucléaires (SMR en anglais) pourraient ainsi favoriser l’intégration des énergies renouvelables intermittentes dans le mix énergétique.

Pour la filière nucléaire, il s’agit d’un changement majeur de paradigme vers davantage de flexibilité de la production. Depuis des décennies, la filière se caractérisait en effet par une course aux réacteurs de grande puissance. L’objectif consistait alors à réduire le taux de combustion afin de maximiser la puissance par combustible utilisé. Cette démarche semble aujourd’hui largement remise en cause après les échecs de l’EPR en France et de l’AP-1000 aux États-Unis.

Pourtant, cette substitution des grands réacteurs vers les petites unités reste encore aujourd’hui largement hypothétique. De nombreuses contraintes techniques font ainsi obstacle au déploiement sur une large échelle de ces petits réacteurs. Dans ces conditions, quels sont les enjeux et les défis des petits réacteurs nucléaires ?

 

Les avantages des petits réacteurs nucléaires

Les petits réacteurs nucléaires se définissent comme des réacteurs à fission d’une puissance inférieure à 300 MW. Du fait de leur petite taille, ils peuvent faire l’objet d’une fabrication de type modulaire en usine. En outre, ils sont transportables par pièces détachées permettant leur installation directe sur le site d’implantation. Ces caractéristiques donnent un certain nombre d’avantages aux SMR face aux réacteurs de plus grande puissance.

Premièrement, les petits réacteurs bénéficient d’une architecture technologique intégrée simplifiant l’utilisation du combustible. Ainsi, la totalité du circuit primaire se retrouve installée à l’intérieur de la cuve ce qui favorise la stabilité. Les coûts d’ingénierie civile nécessaires à la sécurisation des réacteurs s’en trouvent donc largement réduits. Ce point est fondamental, car ce sont les dérapages de ces coûts qui expliquent l’échec des réacteurs de troisième génération.

De plus, la fabrication modulaire des SMR favorise son implantation dans des régions isolées, l’assemblage se faisant directement sur place. En cela, les petits réacteurs peuvent permettre à la filière nucléaire de conquérir de nouveaux marchés. Dans cette optique, Rosatom a utilisé des petits réacteurs pour alimenter des régions en Sibérie au moyen d’une barge flottante. De même, les SMR sont particulièrement convoités par les pays du Moyen-Orient afin de fournir leurs usines de désalinisation.

Ces avantages techniques sont pourtant mineurs si on les rapporte aux gains financiers que pourraient engendrer les SMR. D’après une étude du MIT, ces petits réacteurs entraînent ainsi une baisse de 20 à 40 % des coûts. Le retour sur investissement est également plus rapide ce qui favorise l’attractivité financière de la technologie. Par conséquent, les SMR font l’objet d’une véritable frénésie d’investissements ces dernières années.

 

 width=

 

La course mondiale aux petits réacteurs nucléaires

L’intérêt porté pour les petits réacteurs nucléaires ne cesse de s’étendre dans le monde. Aujourd’hui, nous assistons à une véritable course technologique pour dominer ce nouveau pan de la filière nucléaire. À l’heure actuelle, seule la Russie a mis en service un SMR qui est une version modernisée des KTL-40 soviétiques. Cependant, ce réacteur a connu de nombreux retards et n’est utilisable que sur barge ce qui handicape son attractivité.

Le projet russe RITM-200 semble quant à lui beaucoup plus compétitif, mais il est encore en stade de développement. La Chine s’est également invitée dans la course avec l’ACPR50 de CGN et l’ACP100 de CNNC. Pour l’heure, ces deux réacteurs n’ont pas encore été commercialisés. Autre acteur important, la Corée du Sud développe un SMR nommé SMART destiné aux usines de dessalement saoudiennes.

Ces dernières années, de nouveaux acteurs sont apparus dans la course aux petits réacteurs. On trouve notamment l’Argentine avec son projet CAREM actuellement en construction.  Le Canada, avec l’IMSR de Terrestrial Energy, et la France, avec le projet Nuward, se positionnent également sur cette technologie. Enfin, les États-Unis disposent de sept SMR en construction, le projet NuScale étant à l’heure actuelle le plus avancé.

Tous ces réacteurs ne devraient cependant pas être opérationnels avant les années 2030. Ce délai s’explique par le temps nécessaire de certification mais surtout par des contraintes techniques aujourd’hui non résolues.

Les contraintes pesant sur les petits réacteurs nucléaires

La compétitivité des petits réacteurs nucléaires dépendra en grande partie des économies d’échelle réalisées. Les constructeurs devront être ainsi en capacité de commercialiser des volumes suffisants afin de rentabiliser leurs investissements. Une des clés de réussite sera de faciliter la standardisation internationale des pièces utilisées. Dans cette optique, la compétition technologique entre les États se transformera probablement en une rivalité future pour l’établissement des standards.

Pour l’heure, la principale difficulté réside dans la recharge du combustible. En effet, une charge faible de combustible limite considérablement la durée d’utilisation des SMR avant leur renvoi en usine. Tout le travail de recherche consistera dès lors à augmenter cette durée d’utilisation sans avoir besoin de recharger constamment le combustible.

Afin d’atteindre cet objectif, Framatome et GA-EMS ont annoncé le 14 octobre dernier leur projet FMR de petit réacteur. Ce SMR permettra ainsi une exploitation du réacteur durant 9 ans ce qui représente une véritable avancée technologique. Il devrait être commercialisé au milieu des années 2030. GA-EMS a également annoncé le projet EM2 conçu pour être utilisé pendant 30 ans sans recharge.

La question de la recharge de combustible apparaît donc centrale pour permettre le déploiement des SMR dans le monde. À l’heure actuelle, la technologie n’est encore qu’au stade de développement malgré un intérêt certain des investisseurs. Il faudra probablement attendre la prochaine décennie pour voir l’impact concret des SMR pour la filière nucléaire.

Suède : Videberg Kraft dépose la première demande d’aide publique pour deux réacteurs nucléaires

Videberg Kraft AB devient la première entreprise à demander un soutien de l’État suédois pour construire deux nouveaux réacteurs sur le site de Ringhals, dans le cadre du dispositif national d’investissement nucléaire adopté en 2025.

Bruxelles enquête sur un prêt public de €30bn pour deux réacteurs en Tchéquie

La Commission européenne ouvre une enquête approfondie sur le financement public accordé par Prague à un projet nucléaire de grande ampleur, dont le coût pourrait atteindre €30bn ($32.88bn), avec des garanties de revenus sur quarante ans.

Le Japon valide la relance de Kashiwazaki-Kariwa, sa plus grande centrale nucléaire

L'assemblée de Niigata soutient officiellement la remise en service du site de Kashiwazaki-Kariwa, marquant une étape décisive dans le retour de l'énergie nucléaire au Japon après la catastrophe de Fukushima en 2011.
en_114023221242540

Le Japon ouvre le financement public aux projets nucléaires pour soutenir les redémarrages

Le gouvernement japonais prévoit de financer jusqu'à 30 % des prêts nécessaires aux projets nucléaires, afin d'accélérer le redémarrage des réacteurs et doubler la part du nucléaire dans son mix énergétique d'ici 2040.

Newcleo engage le processus européen de sûreté pour son réacteur à caloporteur plomb

Le concepteur français de réacteurs nucléaires Newcleo a déposé le design de son petit réacteur modulaire au plomb auprès d’Euratom, lançant la première phase réglementaire d’intégration des garanties de non-prolifération à l’échelle européenne.

EDF relève le coût de ses six futurs réacteurs nucléaires à €72,8 milliards

Le groupe public EDF revoit à la hausse son estimation maximale pour la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires en France, fixée à €72,8 milliards ($85,29 milliards), soit 40% de plus que l’évaluation initiale.
en_114018191231540

Radiant lève $300mn pour industrialiser ses micro-réacteurs nucléaires aux États-Unis

La start-up californienne Radiant a sécurisé $300mn pour construire sa première usine dans le Tennessee et préparer la production en série de réacteurs nucléaires miniatures destinés à des usages hors réseau.

Terra Innovatum intensifie les démarches de licence pour son réacteur SOLO™ auprès de la NRC

Terra Innovatum a multiplié ses échanges avec la Nuclear Regulatory Commission pour faire avancer le processus de licence de son réacteur micro-modulaire SOLO™, malgré l'arrêt partiel du gouvernement fédéral américain.

Les réacteurs nucléaires de Clinton et Dresden obtiennent 20 ans d’exploitation supplémentaire

L'autorité américaine de sûreté nucléaire a prolongé de 20 ans les licences d'exploitation de trois réacteurs de l'Illinois, renforçant les perspectives industrielles de Constellation pour ses sites de Clinton et Dresden.
en_114017181226540

Orano et l’Université de Pau lancent un programme à EUR2,3mn pour explorer de nouveaux gisements d’uranium

La Chaire Industrielle SATURNE vise à développer des méthodes innovantes d’extraction de l’uranium, avec un financement partagé entre Orano et l’Agence nationale de la recherche sur une période de quatre ans.

X-energy réserve des pièces forgées de Doosan pour ses réacteurs SMR

L’Américain X-energy a conclu un accord de réservation avec le Sud-Coréen Doosan Enerbility pour garantir l’approvisionnement en composants critiques destinés à ses réacteurs nucléaires modulaires de petite taille.

Niger signe un accord stratégique avec la Russie pour relancer l’exploitation de l’uranium

Le Niger poursuit sa réorientation minière en concluant un partenariat avec Uranium One pour développer de nouveaux sites, tandis que le projet Dasa cherche encore son financement malgré un appui politique affirmé.
en_114016171238540

Samsung Heavy Industries obtient une certification pour sa plateforme nucléaire flottante équipée du SMART100

Samsung Heavy Industries a reçu une certification de principe pour une centrale nucléaire flottante intégrant deux réacteurs SMART100, marquant une étape dans la commercialisation des petits réacteurs modulaires en mer.

L’Inde dévoile un projet de loi pour ouvrir son secteur nucléaire au privé

Le gouvernement indien propose un nouveau cadre juridique unifié pour le nucléaire, visant à stimuler les investissements privés et renforcer la capacité installée à 100 GW d’ici 2047.

Samsung C&T étend ses projets nucléaires en Europe avec Synthos Green Energy

Samsung C&T renforce sa présence dans le nucléaire modulaire en Europe en signant un accord avec Synthos Green Energy pour développer jusqu’à 24 réacteurs SMR en Pologne et dans plusieurs pays d’Europe centrale.
en_114016161227540

nT-Tao développe une méthode de contrôle pour stabiliser la livraison d’énergie dans les systèmes de fusion

La société israélienne nT-Tao et l’Université Ben-Gourion ont mis au point un système de contrôle non linéaire qui améliore la stabilité énergétique des plasmas de fusion, renforçant les bases techniques de leurs futurs réacteurs compacts.

L’Inde ouvre le secteur nucléaire aux entreprises privées avec un projet de loi historique

Le gouvernement indien a présenté un projet de loi autorisant les entreprises privées à construire et exploiter des centrales nucléaires, mettant fin à un monopole d’État en vigueur depuis plus de cinq décennies.

Natura lance la procédure d’autorisation DOE pour son réacteur MSR-1 au Texas

Natura Resources engage une nouvelle phase réglementaire pour son réacteur à sels fondus MSR-1, en concluant un accord structurant avec le Département de l’Énergie des États-Unis dans le cadre du programme pilote de réacteurs.
en_1140141065540-1

La Norvège consulte 22 municipalités pour accueillir ses déchets nucléaires

L’autorité norvégienne du démantèlement nucléaire sonde 22 localités pour déterminer leur intérêt à accueillir des installations de stockage de déchets radioactifs issus de ses anciens réacteurs de recherche.

Washington retarde les quotas 2026 du RFS et relance l’incertitude sur le marché des RINs

L’administration américaine reporte la publication des quotas 2026 du Renewable Fuel Standard, intégrant plusieurs dossiers sensibles dans un arbitrage global qui prolonge l’instabilité réglementaire et contractuelle pour les acteurs du raffinage et des biocarburants.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.