Les petits réacteurs modulaires ont reçu le soutien de la part du gouvernements britannique très récemment. En effet, l’industrie en question a récemment investi dans le développement de techniques de fabrication de composants de petits réacteurs modulaires. Notons que les PMR sont une source d’énergie séculaire, propre, abordable, qui ouvre des débouchés à un avenir résilient, faible en carbone.
Quelques explications techniques
Ces dernières années, des entreprises étasuniennes et britanniques ont été les pionnières de certains des derniers développements en matière de technologie des petits réacteurs modulaires (PRM). Ici, Modern Power Systems suit certains des progrès les plus récents des industries PMR dans ces pays.
La « batterie de fission » Aurora d’Oklo Inc. établie en Californie (4 MWt/1,5 MWe) en est actuellement à la phase 1 de l’examen de la demande de permis par le CNRC américain. La demande combinée de permis (CLO) pour un site du Laboratoire national de l’Idaho du DOE des États-Unis a été acceptée en juin. En effet, c’est la toute première pour un « réacteur avancé », qui n’utilise pas de caloporteur d’eau
Aurora investit dans un réacteur modulaire
Le petit réacteur modulaire Aurora est un réacteur rapide compact utilisant le combustible métallique HALEU (uranium faiblement enrichi à haute teneur en essai) (uranium-zirconium). Il « s’appuie sur le réacteur de surrégénération expérimental II (EBR II) et le réacteur spatial existant ».
La chaleur est transportée du cœur « à l’aide de caloducs qui fonctionnent comme des supraconducteurs thermiques ». Le réacteur est situé sous terre. Pour le reste de la centrale, il est prévu d’utiliser un système de conversion de puissance utilisant du CO2 supercritique.
« La structure de réglementation actuelle a été élaborée au fil des décennies pour les grands réacteurs refroidis à l’eau. Le CNRC procède à l’examen de son application de fission avancée », affirme M. Oklo. « Nous continuerons de travailler avec le CNRC pour veiller à ce que les végétaux présentant des caractéristiques nouvelles puissent faire l’objet d’une homologation efficace. »
Selon M. Oklo, son réacteur « est autorisé en vertu des mêmes règlements, mais selon une norme de sûreté plus élevée que les grands réacteurs traditionnels ». Il souligne qu’il est « fondamentalement plus petit et présente des caractéristiques de sécurité inhérentes. Il peut ainsi survivre aux événements les plus extrêmes possibles sans danger pour le public ni dommage environnementaux. »
M. Oklo affirme qu’il « tire parti des technologies des réacteurs rapides pour s’attaquer au problème des déchets ».
L’entreprise a reçu un permis de site du DOE des États-Unis pour son usine de démonstration. Elle sera située au Idaho National Laboratory – à ne pas confondre avec le permis de sécurité du CNRC, qui est également requis.
De plus, dans le cadre d’un appel d’offres lancé par le Laboratoire national de l’Idaho en 2019, il a obtenu l’accès à des « matières récupérées à partir de combustibles nucléaires usés ». Il prévoit de les utiliser comme combustible dans son réacteur Aurora de démonstration.
Développement de petits réacteurs modulaires au Royaume-Uni
Urenco est en collaboration avec Jacobs, Kinectrics et Laing O’Rourke. Ces derniers mettent au point un petit réacteur modulaire à haute température refroidi au gaz. Il a une capacité installée d’environ 4 mégawatts électriques (MWe) à 10 mégawatts thermiques (MWt).
Le projet a reçu 10 millions de livres (11,4 millions d’euros) en financement de développement du gouvernement du Royaume-Uni. Ce financement s’inscrit dans le cadre de la phase 2 du projet de faisabilité et de développement de réacteurs modulaires avancés du ministère des Affaires, de l’Énergie et de la Stratégie industrielle (BEIS).
Huit entreprises sélectionnées lors de la phase 1 du projet de petits réacteurs modulaires
Au cours de la phase 1, huit entreprises ont été sélectionnées pour fournir des études de faisabilité de leur conception de réacteur modulaire avancé. Chacune avait reçu des contrats d’une valeur maximale de 300 000 £ (334 000 euros). Trois ont été choisies pour passer à la phase 2.
Neuf millions d’euros attribués à Sheffield Forgemasters serviront pour le soudage par faisceau d’électrons en section épaisse à l’échelle. Celle-ci est considérée comme une technologie habilitante importante pour les PRM.
Jacobs a été sélectionné par un autre développeur de PMR basé au Royaume-Uni, Moltex Energy. Le but était de soutenir les travaux sur sa technologie de réacteur de sel stable, un réacteur rapide employant du combustible de sel fondu et du caloporteur de sel fondu.
Jacobs construira une installation expérimentale sur mesure pour les essais de transfert thermique dans son centre de R&D de Birchwood Park au Royaume-Uni.
Selon ses promoteurs, le réacteur à sels stables de Moltex Energy est conçu pour produire de l’électricité à faible coût. La méthode utilisée correspond au brulage des granulés de combustible usés traités qui, autrement, devraient être stockés sous forme de déchets radioactifs.
Moltex utilise déjà le logicielANSWERS de Jacobs pour la modélisation du transport du rayonnement et la simulation du rendement du réacteur.