Pertamina et le brut russe une évolution qui redéfinit le marché asiatique

Pertamina, la société pétrolière indonésienne, explore l'approvisionnement en brut russe, suscitant des espoirs chez les raffineurs thaïlandais et japonais. Cette dynamique pourrait bouleverser les prix des bruts légers en Asie du Sud-Est, incitant à une vigilance accrue.

Partager:

Raffinerie Pertamina en Indonésie

Abonnez-vous pour un accès illimité à toute l'actualité du secteur de l'énergie.

Plus de 150 articles et analyses multisectorielles chaque semaine.

À moins de 3/semaine*

*Engagement annuel

Les raffineurs thaïlandais et japonais expriment leur espoir quant à l’intérêt soutenu de Pertamina, la société pétrolière d’État indonésienne, pour le brut russe de l’Extrême-Orient. Cette dynamique pourrait entraîner une réduction des volumes de brut en provenance de l’Asie du Sud-Est, mettant ainsi la pression sur les grades légers et sucrés de Malaisie et de Brunei, qui figurent parmi les plus chers au monde. Les acteurs du marché anticipent que cette évolution pourrait améliorer l’économie d’approvisionnement en matières premières pour les raffineurs de la région.
Pertamina, qui alimente régulièrement ses raffineries avec des grades de brut léger et sucré provenant de Malaisie, de Brunei et du Vietnam, a récemment attiré l’attention des traders asiatiques en lançant un appel d’offres pour du brut russe. Cette initiative pourrait modifier les dynamiques commerciales régionales et influencer les différentiels de prix des bruts sucrés en Asie du Sud-Est. Les sources de l’industrie rapportent que Pertamina a émis un appel d’offres pour la livraison de brut russe à ses raffineries de Cilacap, Balikpapan ou Balongan, ce qui pourrait signaler un changement significatif dans les flux commerciaux de brut dans la région.

Une nouvelle dynamique sur le marché du brut

Le 9 septembre, Pertamina a clôturé son appel d’offres, et des sources basées à Singapour ont indiqué que la société pourrait avoir acquis au moins un cargo aframax de brut léger sucré Sokol pour une livraison prévue entre fin octobre et novembre. Bien que Pertamina n’ait pas divulgué les résultats de cet appel d’offres, des discussions sur le marché suggèrent que cette transaction pourrait représenter un tournant dans le marché régional du brut sucré. Un responsable de la gestion des matières premières et de la logistique d’un raffineur sud-coréen a déclaré :

« Nous avons complètement cessé d’acheter du brut russe de l’Extrême-Orient depuis l’imposition des sanctions internationales et du plafond de prix sur les échanges de pétrole russe. Cependant, des rumeurs indiquent qu’Indonésie pourrait avoir conclu un accord de vente pour un cargo Sokol, ce qui pourrait changer la donne sur le marché régional. »

La question demeure de savoir si les bruts légers et sucrés de l’Extrême-Orient s’adapteront régulièrement à la configuration des raffineries de Pertamina. Néanmoins, l’intérêt croissant d’Indonésie pour des options d’approvisionnement en brut à faible teneur en soufre, en dehors de ses sources habituelles en Asie du Sud-Est et en Afrique de l’Ouest, pourrait exercer une pression sur les différentiels de prix à court terme dans le marché régional. Les sources de gestion des matières premières chez les raffineurs japonais et thaïlandais soulignent que cette évolution pourrait avoir des répercussions significatives sur les prix des bruts sucrés.

Les implications pour les grades de brut en Asie du Sud-Est

Les grades de brut léger de Malaisie et de Brunei sont parmi les plus chers au monde, et tout changement dans l’offre et la demande pourrait influencer ces prix. Les raffineurs qui dépendent de grades de référence tels que Kimanis, Kikeh, Miri Light, Tapis, Champion et Seria Light pourraient bénéficier d’une baisse des primes si Pertamina se tourne davantage vers le brut russe. Les évaluations de Platts, une entité de S&P Global Commodity Insights, indiquent que le brut Kimanis de Malaisie a été évalué à une prime moyenne de 8,68 dollars par baril par rapport à Brent daté en 2024, ce qui souligne la pression sur les prix dans un contexte de concurrence accrue.
Un responsable de la gestion des stocks de matières premières chez PTT, la société pétrolière d’État thaïlandaise, a exprimé son optimisme :

« Si Pertamina peut se concentrer davantage sur le brut russe, cela serait bénéfique pour nous. Moins de concurrence pour les cargaisons de brut sucré régional pourrait également entraîner une baisse des primes. »

Les données douanières thaïlandaises montrent que le pays a importé 72 594 barils par jour de brut léger en provenance de Malaisie entre janvier et juillet, soit une augmentation de 1,7 % par rapport à l’année précédente.

Une évolution à surveiller

Le Japon, en tant que quatrième plus grand importateur de brut en Asie, a également montré un intérêt pour les cargaisons de Brunei, ayant importé environ 310 000 barils de brut Champion en juillet. Les données du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie révèlent que le pays a acheté environ 3 000 barils par jour de brut léger en provenance de ce fournisseur au cours des sept premiers mois de l’année. Les raffineurs japonais, tout en restant prudents, espèrent que l’intérêt d’Indonésie pour le brut russe pourrait également influencer positivement leurs coûts d’approvisionnement.
Les développements récents sur le marché du brut en Asie du Sud-Est soulignent l’importance d’une surveillance continue des tendances d’approvisionnement et des dynamiques de prix. L’éventuelle adoption par Pertamina de brut russe pourrait non seulement redéfinir les relations commerciales dans la région, mais également avoir des répercussions sur les stratégies d’approvisionnement des raffineurs en Asie. Les acteurs du marché doivent rester attentifs à ces évolutions pour adapter leurs approches commerciales et optimiser leurs coûts d’approvisionnement.

Russie et Inde renforcent leurs échanges énergétiques malgré la pression américaine

La Russie poursuit ses livraisons d’hydrocarbures vers l’Inde et explore de nouveaux débouchés pour son gaz naturel liquéfié, dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec les États-Unis.

Les frappes russes menacent la coopération gazière entre l’Azerbaïdjan et l’Ukraine

Des infrastructures énergétiques azerbaïdjanaises visées en Ukraine remettent en question la sécurité des flux gaziers entre Baku et Kyiv, alors qu’un nouvel accord de livraison vient à peine d’être signé.

L’Iran coupe 1,4 GW à l’Irak, Bagdad accélère les interconnexions régionales

La suspension des 1 400 MW d’électricité fournis par l’Iran à l’Irak met sous pression le réseau irakien, tandis que Téhéran enregistre une demande record de 77 GW et doit arbitrer entre consommation interne et obligations régionales.
en_1140180840540

La Chine rejette la menace européenne de rétablir les sanctions contre l’Iran

Pékin s’oppose à l’éventuel retour des sanctions du trio européen contre l’Iran, alors que l’échéance de l’accord sur le nucléaire approche et que les tensions diplomatiques s’intensifient autour de Téhéran.

Washington renforce ses liens avec le Pakistan autour des minerais et hydrocarbures

Les États-Unis projettent de collaborer avec le Pakistan dans les minerais critiques et les hydrocarbures, en explorant des coentreprises et projets dans des zones stratégiques comme le Baloutchistan.

La Russie fait adopter ses normes pétro-gazières par l’Afrique et le Moyen-Orient

Environ 80 normes techniques russes pour le pétrole et le gaz ont été validées à l’international, notamment par les Émirats arabes unis, l’Algérie et Oman, selon l’Institut des initiatives technologiques pétrolières.
en_1140320837540

Irak et Syrie relancent le pipeline Kirkuk-Baniyas pour contourner les routes traditionnelles

Bagdad et Damas intensifient leurs discussions pour réactiver l'oléoduc de 850 km fermé depuis 2003, offrant une alternative méditerranéenne face aux tensions régionales et aux blocages d'exportation.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan signent l’accord du corridor TRIPP sous l’égide américaine

Les deux pays mettent fin à 37 ans de conflit avec un corridor de 43 kilomètres sous contrôle américain pour 99 ans. L'infrastructure acheminera 50 millions de tonnes de marchandises annuellement d'ici 2030.

L’AIEA dépêche un émissaire à Téhéran pour négocier un nouveau cadre nucléaire

Un haut responsable de l'agence onusienne entame lundi des discussions techniques avec l'Iran, première rencontre depuis les frappes de juin sur les sites nucléaires iraniens.
en_1140100835540-2

L’Indonésie finalise un accord de libre-échange avec l’Union économique eurasiatique pour décembre

Un accord de libre-échange entre l’Indonésie et l’Union économique eurasiatique sera signé en décembre, visant une réduction des droits de douane sur 3 milliards USD d’échanges et la croissance du commerce bilatéral dans les prochaines années.

L’Inde envoie son principal conseiller à Moscou face à la pression américaine sur le pétrole

La visite du conseiller à la sécurité nationale indien à Moscou intervient alors que les États-Unis menacent d’augmenter les droits de douane sur New Delhi, en raison des achats soutenus de pétrole russe par l’Inde.

L’UE suspend 93 milliards d’euros de tarifs douaniers contre Washington

Bruxelles gèle ses mesures de rétorsion pour six mois alors que l'accord du 27 juillet impose 15% de droits sur les exportations européennes.
en_114050848540-2

Iran et Irak peinent à finaliser leur accord gazier malgré des négociations avancées

Les discussions entre Téhéran et Bagdad sur les volumes d'exportation et une dette de 11 milliards de dollars révèlent les complexités d'une dépendance énergétique sous sanctions américaines.

L’Inde navigue entre sanctions américaines et dépendance au pétrole russe

Face aux menaces de sanctions secondaires américaines, les raffineurs indiens ralentissent leurs achats de brut russe tout en explorant des alternatives coûteuses, révélant les défis complexes de la sécurité énergétique.

Le conflit commercial entre les États-Unis et le Brésil ouvre un boulevard à la Chine et à l’Europe

Les tarifs de 50% poussent Brasília vers une intégration commerciale accélérée avec Pékin et Bruxelles, redessinant les équilibres économiques régionaux.
en_1140320748540

Trump frappe le Brésil avec 50% de tarifs mais épargne le pétrole et le fer

Washington impose des droits douaniers massifs invoquant la persécution de Bolsonaro tout en exemptant les secteurs stratégiques pour l'industrie américaine.

L’Ultimatum tarifaire américain pousse l’Inde vers nouvelles alliances commerciales asiatiques

Les sanctions du 1er août accélèrent la reconfiguration des flux commerciaux indo-pacifiques avec Vietnam, Bangladesh et Indonésie comme principaux bénéficiaires.

Trump impose 25% plus des pénalités mystères sur l’Inde dès août

Washington déclenche une structure tarifaire inédite combinant 25% de droits fixes et une sanction additionnelle non spécifiée liée aux achats énergétiques et militaires russes.
en_1140320743540

Le Qatar menace de couper le gaz à l’Europe face aux exigences climatiques

Le Qatar rejette les obligations de transition climatique de l'UE et brandit la menace d'une réorientation de ses exportations de GNL vers l'Asie, créant un dilemme énergétique majeur.

L’Ouganda ouvre une mission à Vienne pour renforcer ses partenariats nucléaires

L’Ouganda mise sur une présence diplomatique à Vienne afin de faciliter la coopération technique et commerciale avec l’Agence internationale de l’énergie atomique pour soutenir ses ambitions dans le nucléaire civil.

Poursuivez votre lecture en choisissant l’une des options

Compte gratuit

Accès membres

Consent Preferences