La pénurie de pétrole en Syrie accélère l’imminence d’une situation similaire au Liban. En cause : la contrebande de pétrole vers la Syrie. Celle-ci en grande partie causée par l’écart des prix du carburant entre les deux pays : presque quatre fois plus chère en Syrie.
La pénurie de pétrole passe de la Syrie au Liban
Au Liban, 20 litres d’essence coûtent 40.000 livres libanaises, soit 33.000 livres syriennes. En Syrie, 20 litres d’essence coûtent 140.000 livres syriennes, voire 240.000 au marché noir. Cet écart considérable est la principale cause de la contrebande d’essence du Liban vers la Syrie. Les contrebandiers libanais ayant là une opportunité de faire de très grands profits.
En cause : les subventions sur les prix de l’essence au Liban
Par conséquent, la fuite des carburants met le Liban dans une situation de pénurie. Celle-ci étant accentuée par la crise financière libanaise empêchant le pays d’importer plus de pétrole. Alors que dans le même temps, l’État continue de soutenir des prix bas. Un cercle vicieux que les contrebandiers entretiennent.
Le marché est propice puisque si la crise financière et la pénurie de carburant touche le Liban, la Syrie n’est pas en reste. Les sanctions des pays occidentaux impactent durement l’économie du pays. Avec l’effondrement de l’économie Syrienne, les pénuries de pétrole sont fréquentes, d’où l’augmentation de la contrebande. D’autant que le pétrole Syrien est convoité, notamment par la Russie.
Sursis jusqu’à fin mai ?
Le gouvernement libanais a approuvé un plan de $200 millions de livres pour booster l’importation de pétrole. Malgré ce plan, il est prévu que le gouvernement soit à court d’argent pour financer l’importation de pétrole d’ici fin mai. Cet arrêt des subventions aurait un impact dramatique sur la situation du pays.
Face à cette situation, la contrebande ne fait que s’accélérer, les prix de vente de l’essence en Syrie étant beaucoup plus attractifs que les prix libanais. Une aggravation de la situation libanaise est donc à craindre. En outre, cette situation intenable n’impacterait pas seulement les imports de pétrole. Le pays pourrait bien aussi ne pas avoir assez de fonds pour assurer les imports de produits alimentaires de bases comme le blé.