Pour protéger Pemex, le ministère mexicain de l’énergie a tenté de bloquer la mise en place de règles plus strictes en matière de torchage.
De nouvelles règles
Pemex, la compagne pétrolière nationale mexicaine, devait procéder à l’application de nouvelles règles, publiées le 23 juin. Ces règles provenaient du régulateur sept mois auparavant. Elles visent à restreindre la manière dont les entreprises gèrent et comptabilisent le gaz qui remonte à la surface.
Ces gaz relèvent d’un sous-produit de l’exploration et de la production pétrolière. Ces règles rendent plus difficile à justifier le torchage excessif et renforcent la surveillance exercée par l’organisme de régulation. Le régulateur, censé être indépendant politiquement, doit faire respecter ces règles à toutes les entreprises, y compris Pemex.
La publication de ces règles au journal officiel relève du ministère de l’intérieur. La loi mexicaine prévoit qu’en général, cette publication doit intervenir au plus tard quinze jours après leur réception. Le délai de sept mois apparaît ici comme particulièrement long.
Une tentative de blocage
Le délai inhabituellement long de publication éveille les soupçons. Le Mexique semble bafouer ses engagements en matière de réduction de gaz à effet de serre. Il en est de même pour Pemex vis-à-vis de ses engagements.
Selon les documents, le ministère mexicain de l’énergie tente de bloquer ces règles défavorables pour Pemex. Celle-ci constitue la plus grande entreprise du Mexique. Par ailleurs, elle entretient des liens étroits avec le gouvernement mexicain.
Dans une lettre de Jorge Arevalo, haut fonctionnaire du ministère de l’énergie, le rédacteur demande que le journal officiel « n’aille pas de l’avant avec la promulgation des règles modifiées ». La lettre se poursuit en mentionnant l’importance stratégique pour l’administration de Pemex pour le développement national. Cette tentative de blocage des nouvelles règles s’inscrit dans le sillage des promesses faites par Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) à relancer l’activité de Pemex.