D’après S&P Global Commodity Insights, la compagnie d’Etat mexicaine veut explorer une zone adjacente à l’un des champs pétroliers les plus prolifiques du pays. Ce gisement se situe à Mizton et la position de Pemex attire l’attention d’observateurs du marché. C’est la possibilité d’unifier Pemex et Eni, qui exploite actuellement le champ, au sujet d’un partage des ressources qui nourrit des débats.
En effet, un processus de partage des ressources a eu lieu dans le passé dans le champ de Zama. Talos Energy l’exploitait pour ensuite perdre l’opération au profit de Pemex. Les spécialistes se demandent si l’histoire va se répéter bien que certains estiment qu’il y a des différences significatives.
De maigres chances pour un possible partage des ressources pétrolières
La Commission Nationale des hydrocarbures autorise depuis le 10 mai Pemex le forage d’un puits d’exploration Atoyatl, situé près du champ pétrolier de Mizton. C’est Eni qui exploite ce champ où sa production atteint près de 20 000 barils/jour de brut. L’entreprise fournit 27 millions de mètres cubes de gaz par jour grâce à l’installation de la première unité flottante de production, de stockage et de déchargement.
La CNH explique dans son communiqué du 10 mai que Pemex reconnaît que les chances de trouver un réservoir partagé sont minces. Les tests effectués dans la zone forcent Pemex à réduire ses attentes pour cette zone.
Cette attribution soulève cependant certaines réserves chez certains acteurs du secteur. Andres Armijos qui est responsable de la recherche Amerique Latine chez Welligence Energy Analytics estime qu’on ne sait pas ce qui va se passer dans la région.
» Il est encore tôt pour spéculer sur une unification ; Pemex doit encore forer Atoyatl et prouver qu’il s’étend à Mizton «
Le précédent Zama comme comparaison
Le PDG de la société Talanza Energy, Marco Cota est sceptique quant à une éventuelle union entre les deux entités sur un partage des ressources. C’est la connaissance du champ pétrolier de Mizton et de la zone par Pemex qui lui fait prendre cette position.
» Avec une connaissance aussi approfondie des champs, la possibilité que le réservoir s’étende hors du bloc aurait déjà été identifiée « .
Cette connaissance de la zone est une des raisons pour lesquelles il ne faut pas comparer Mizton à Zama.
Ce champ pétrolier fut découvert en 2017 par l’américain Talos Energy. En 2022, SENER remplace Talos en tant qu’opérateur de Zama. Néanmoins, l’exploitation est de la compétence de Pemex du fait que les deux sociétés n’ont pas trouvé d’accord.
De plus, Zama est encore à stade très précoce au contraire de Mizton. Ce dernier est un champ de production avec un niveau élevé de développement et de compréhension. Cela rend un éventuel processus d’unification différent.
Malgré cela, des spécialistes du secteur pensent que l’histoire pourrait se répéter. Armijos pense que Pemex voudrait essayer de profiter de l’activité intense de la région.
En conclusion, c’est l’incertitude qui règne autour d’une possible union entre Pemex et Eni. Les dires de Marco Biersinger, directeur du financement des entreprises du secteur du pétrole et du gaz chez Kroll vont dans ce sens. Il pense qu’il est trop tôt pour spéculer sur le résultat d’une éventuelle unification. C’est un processus conçu pour mieux exploiter les ressources d’un gisement dans l’intérêt des deux parties. L’expérience de Zama doit être une référence pour les autorités mexicaines pour toute unification future.