Le gouvernement néerlandais a dévoilé mercredi un ensemble de mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre des Pays-Bas et à lutter contre le changement climatique, d’un montant total de 28 milliards d’euros.
Ces mesures, qui comprennent des initiatives en matière d’énergie propre et de véhicules électriques, doivent permettre au pays d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de CO2 de 55% d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990. Voire se hisser à 60%. « Il est inévitable que notre pays, notre paysage et notre économie vont changer », a commenté Rob Jetten, ministre du Climat et de l’Energie, en présentant ces mesures lors d’une conférence de presse à La Haye.
« Nous oeuvrons pour parvenir en 2050 à une économie circulaire neutre en carbone », a-t-il relevé. « Pour cela, nous devons nous débarrasser vraiment des énergies fossiles et nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre », a poursuivi M. Jetten. Il a présenté pas moins de 120 mesures, dont la fermeture d’ici 2035 de toutes les centrales électriques fonctionnant au gaz et au charbon, des subventions à l’achat de véhicules électriques d’occasion ou encore une enveloppe de 65 millions d’euros consacrée au financement de la recherche pour la construction de centrales nucléaires de moindre taille. Les autorités avaient déjà annoncé la construction de deux centrales nucléaires dans le sud du pays d’ici 2035.
D’après le ministre, la hausse probable des cours du pétrole dans les prochaines années va inciter les automobilistes à opter pour des moyens de transport électriques. Par conséquent, le gouvernement a prévu 600 millions d’euros pour subventionner l’achat de véhicules électriques d’occasion. Et aussi d’augmenter le nombre de sites de recharge des batteries.
« En travaillant d’arrache-pied pour créer nos propres sources d’énergie renouvelable, nous pourrons faire en sorte d’être moins dépendants des énergies fossiles de régimes douteux », a estimé M. Jetten. « Nous n’avons pas à être soumis au chantage de mecs comme Poutine », a-t-il lancé, en référence au président russe.
L’Europe était très dépendante du gaz russe avant l’invasion de l’Ukraine par Moscou en février 2022. L’annonce néerlandaise intervient après l’adoption formelle mardi par les Etats membres de l’Union européenne de l’ambitieuse réforme de leur marché carbone, votée la semaine précédente par les eurodéputés, un ultime feu vert qui ouvre la voie à l’entrée en vigueur de ce pilier du plan climat européen.