Alors que l’UE vise à éliminer l’utilisation du charbon pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la Bulgarie peine à suivre le rythme. Les nouvelles régulations imposent des quotas de CO2 que les entreprises doivent respecter ou racheter à prix élevé en cas de dépassement. Cette mesure a rendu les centrales à charbon de moins en moins rentables, soulignant le manque de préparation à une transition écologique.
Une transition ratée ?
Le village de Beli Bryag en Bulgarie symbolise les espoirs déçus de cette nation des Balkans, la plus pauvre de l’Union européenne. Initialement destiné à être détruit pour agrandir une mine de charbon, le village est désormais presque déserté. Ivelina Dimcheva, maire du village, souligne l’absurdité de poursuivre l’agrandissement d’une mine bientôt obsolète à cause des régulations européennes. « La situation est tragique », affirme-t-elle, mettant en lumière la désolation du hameau fantôme et la précarité de ses derniers résidents.
Conséquences économiques
Le bassin de Maritza Iztok, qui emploie plus de 11,000 personnes et soutient environ 70,000 emplois indirects, illustre l’impact profond de la décarbonisation sur les communautés locales. Avec la fermeture imminente des mines, des milliers de mineurs, comme Stanimir Georgiev, se retrouvent sans perspectives, alimentant le mécontentement et les sentiments anti-européens.
Comparaison avec la Pologne
En contraste, la Pologne fait face à ses propres défis mais avance résolument vers un avenir renouvelable. La centrale de Belchatow, malgré sa réputation de plus grand émetteur de CO2 en Europe, est un symbole d’une ère révolue. La part du charbon dans la production énergétique polonaise a nettement diminué, passant de 87% en 2015 à 63% en l’année précédente, avec une transition croissante vers les énergies solaire et éolienne.
Renouveau énergétique
La Pologne planifie l’abandon total du charbon d’ici 2049, une ambition soutenue par la croissance des énergies renouvelables qui représentent déjà un quart du bouquet énergétique national. Grzegorz Wisniewski, expert à l’IEO de Varsovie, estime que la part des renouvelables pourrait atteindre 70 à 80% d’ici 2040, marquant une rupture radicale avec le passé dépendant au charbon.
La transition énergétique en Bulgarie et en Pologne reflète les défis variés que l’Europe doit surmonter dans son engagement vers la neutralité carbone. Alors que la Bulgarie lutte avec les conséquences d’une préparation insuffisante, la Pologne avance avec un plan ambitieux pour remodeler son paysage énergétique, illustrant deux trajectoires distinctes au sein de l’Union européenne.