La Roumanie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Hongrie s’engagent dans un projet d’envergure pour construire un câble sous-marin reliant la région de la mer Noire à l’Europe. Ce corridor énergétique vise à diversifier les sources d’approvisionnement en électricité tout en renforçant les infrastructures régionales. L’initiative, portée par la Green Energy Corridor Power Company, est annoncée lors d’une réunion ministérielle à Bucarest, marquant une étape significative pour l’intégration des réseaux électriques de la région.
Le projet s’inscrit dans un contexte de recherche de sécurité énergétique accrue en Europe, particulièrement face aux tensions géopolitiques. Il représente une opportunité de connecter des sources d’énergie renouvelable en Azerbaïdjan et en Géorgie aux marchés européens via la Roumanie et la Hongrie. Selon le ministre de l’Énergie roumain, Sebastian Burduja, cette interconnexion devrait soutenir la diversité des approvisionnements et permettre une meilleure flexibilité du réseau électrique européen.
Énergie verte et diversification des sources d’approvisionnement
L’Azerbaïdjan, acteur clé de ce projet, cherche à augmenter ses exportations d’énergie vers l’Europe, dans un effort de diversification de son économie énergétique. Le pays, tout en développant des projets éoliens et solaires dans des zones comme Karabakh et Eastern Zangezur, n’a pas défini d’objectif de neutralité carbone. Toutefois, ses récents engagements incluent une réduction de 40 % des émissions d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 1990.
La connexion sous-marine est également une initiative stratégique pour la Roumanie et la Hongrie, qui cherchent à renforcer leur rôle de hubs énergétiques dans la région. Les échanges électriques avec les pays de la mer Noire pourraient stimuler les marchés locaux tout en augmentant la résilience des réseaux nationaux. Actuellement, le marché hongrois de l’électricité montre des prix futurs à 104,99 €/MWh sur l’EEX, tandis que ceux de la Roumanie se situent à 106,24 €/MWh, soulignant les dynamiques d’ajustement des prix dans la région.
Partenariats institutionnels et perspectives de marché
La coentreprise inclut des acteurs tels que CNTEE Transelectrica (Roumanie), MVM Group (Hongrie), Georgian State Electrosystem (Géorgie) et AzerEnerji (Azerbaïdjan). Ces entités assurent la gestion et le développement du réseau électrique dans leurs pays respectifs. Leur collaboration s’avère cruciale pour la mise en œuvre technique et financière du projet, avec une attention particulière aux exigences de sécurité et de régulation.
L’importance de ces partenariats réside dans la capacité à mutualiser les investissements et à harmoniser les normes de réseau pour une meilleure intégration des marchés électriques. Le projet sera présenté à la COP29 à Bakou, offrant une plateforme pour mobiliser des soutiens et des financements supplémentaires. Cependant, le succès dépendra de la coordination entre les régulateurs et les opérateurs de réseaux nationaux pour aligner les infrastructures transfrontalières.
Enjeux techniques et financiers de l’interconnexion
L’installation d’un câble sous-marin de cette ampleur comporte des défis techniques majeurs, notamment en ce qui concerne la gestion des pertes en transmission et l’optimisation du flux d’énergie sur de longues distances. Des études de faisabilité sont en cours pour évaluer les impacts environnementaux et économiques, ainsi que les bénéfices potentiels en termes de stabilisation du réseau et de régulation des prix.
Les retours sur investissement pour les parties prenantes dépendront en grande partie de la capacité du corridor à fournir une énergie fiable et compétitive aux marchés européens. Les prévisions de croissance de la demande en électricité dans la région rendent ce projet attrayant pour les investisseurs à la recherche de projets alignés sur la transition énergétique et la sécurisation des approvisionnements.