Les tensions entre l’Iran et les puissances occidentales s’intensifient, alors que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont exhorté Téhéran à mettre fin à son escalade nucléaire. Les ministères des Affaires étrangères des trois pays ont publié un communiqué condamnant les récentes mesures iraniennes visant à augmenter significativement le rythme de production d’uranium enrichi.
Selon un rapport confidentiel de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran a récemment mis en service de nouvelles centrifugeuses au site de Fordo. Ces équipements permettraient d’augmenter le taux de production d’uranium enrichi à 60 %, soit une quantité mensuelle sept fois supérieure à celle enregistrée auparavant. Les porte-paroles européens soulignent qu’un tel enrichissement, dépourvu de justification civile crédible, alimente les inquiétudes liées à un potentiel usage militaire.
Un dialogue sous tension
Malgré les tensions croissantes, les trois pays européens, connus sous le format « E3 », rappellent leur volonté d’engager un dialogue constructif avec l’Iran. Une réunion entre les représentants iraniens et européens s’est tenue le 29 novembre à Genève, visant à réexaminer les conditions pour limiter le programme nucléaire iranien et alléger les sanctions internationales.
Le programme nucléaire de l’Iran est au cœur des préoccupations internationales depuis l’abandon de l’accord de Vienne (JCPOA) par les États-Unis en 2018, sous la présidence de Donald Trump. Ce retrait, accompagné d’une reprise des sanctions américaines, avait conduit Téhéran à augmenter ses réserves d’uranium enrichi et à franchir des seuils jugés critiques par l’AIEA.
Vers une reprise des négociations ?
Le JCPOA, signé en 2015 entre l’Iran et plusieurs grandes puissances, visait à limiter l’enrichissement nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions. Toutefois, l’accord a été progressivement vidé de sa substance par l’augmentation des activités nucléaires iraniennes, couplée à une absence de garanties de la part des signataires occidentaux.
Les récentes actions de Téhéran, notamment l’extension de ses capacités d’enrichissement et l’installation de nouvelles infrastructures, augmentent les craintes des Européens. Ces derniers souhaitent une reprise des négociations pour éviter une montée des tensions dans une région déjà instable.
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni insistent sur l’importance d’un retour aux engagements de l’accord de 2015, tout en dénonçant les risques posés par un enrichissement nucléaire atteignant un seuil proche de 90 %, nécessaire pour une utilisation militaire.