Le Chili a connu une panne d’électricité d’une ampleur inédite le 25 février 2025, qui a paralysé près de 95% de ses 20 millions d’habitants. L’incident a débuté à 15h16 locales (18h16 GMT), en plein pic de la saison estivale, avec des températures supérieures à 30°C. La situation a contraint des milliers de personnes à marcher jusqu’à chez elles, perturbant la circulation et obligeant les autorités à décréter un état d’urgence. Le métro de Santiago, transportant quotidiennement environ 2,3 millions de passagers, a été évacué, et d’autres modes de transport ont rapidement été saturés.
Le gouvernement chilien a levé le couvre-feu imposé la veille et a rapidement ordonné une enquête pour déterminer les causes de cette défaillance. Selon le ministre de l’Énergie, Diego Pardow, les entreprises privées responsables de la gestion du réseau n’auraient pas respecté les protocoles de sécurité et les normes en vigueur. « Nous allons rechercher les responsables et appliquer des sanctions sévères », a-t-il précisé. Les autorités ont souligné que la panne résultait d’un problème technique lié à une défaillance dans la transmission d’électricité entre deux circuits, causée par un dysfonctionnement du système de contrôle d’une centrale du nord du pays.
Impact sur l’économie et l’industrie
La panne a eu des conséquences majeures sur l’économie chilienne. L’entreprise publique de cuivre, Codelco, a annoncé que ses opérations avaient été temporairement affectées, bien que l’impact précis sur la production soit encore en cours d’évaluation. Le cuivre, représentant environ 10 à 15% du produit intérieur brut (PIB) du pays, est un secteur clé pour l’économie chilienne. La panne a également perturbé le Festival international de Viña del Mar, l’un des événements culturels les plus importants d’Amérique latine, dont la troisième soirée a été reportée.
Les autorités n’ont pas encore estimé les pertes totales, mais la situation a mis en évidence les vulnérabilités du réseau électrique chilien, malgré sa réputation de l’un des plus fiables de la région. De nombreux foyers et entreprises, y compris dans des secteurs stratégiques, ont souffert de cette coupure prolongée, créant des perturbations économiques considérables.
Réactions politiques et gestion de la crise
Le président Gabriel Boric a réagi vigoureusement, qualifiant la panne de « scandaleuse » et pointant du doigt les entreprises responsables. Les autorités chiliennes ont annoncé que l’enquête pourrait prendre plusieurs semaines avant de pouvoir établir des responsabilités claires. Ce genre de crise alimente les tensions politiques, d’autant que le pays se targue de posséder l’un des réseaux les plus performants d’Amérique du Sud. Les réactions publiques et politiques suggèrent qu’une révision des procédures et une meilleure surveillance des infrastructures sont attendues dans un avenir proche.