La capitale de la République centrafricaine, Bangui, est plongée dans l’obscurité après une panne électrique majeure. La défaillance a eu lieu à la sous-station B du quartier Gobongo, privant la ville d’approvisionnement en électricité depuis plusieurs jours. Cette panne affecte directement la vie quotidienne des habitants, qui se retrouvent sans électricité pendant la journée, rendant difficile le fonctionnement normal des commerces, administrations et établissements scolaires.
Perturbation des activités quotidiennes
Les coupures d’électricité ont des conséquences immédiates sur les secteurs économiques et sociaux de la ville. De nombreux commerces ne peuvent plus opérer efficacement, tandis que les produits périssables, faute de réfrigération, risquent de se détériorer. Les administrations et écoles sont également affectées, ne pouvant fonctionner normalement sans électricité. De plus, la nuit, la capitale est plongée dans l’obscurité, compromettant la sécurité publique et contraignant certains habitants à dormir à l’extérieur pour échapper à la chaleur, faute de climatisation.
Crise de l’approvisionnement en eau
Outre l’électricité, la panne a exacerbé une autre crise majeure : la pénurie d’eau. En effet, plusieurs quartiers de Bangui subissent une interruption de l’approvisionnement en eau potable, en raison de l’arrêt des stations de pompage électriques. Les résidents doivent se lever tôt pour chercher de l’eau, souvent en vain, car les puits s’assèchent en période de sécheresse. Les habitants expriment leur mécontentement sur les réseaux sociaux, dénonçant le manque d’informations et d’actions visibles des autorités locales face à la situation.
Réactions officielles et gestion de la crise
Le ministre de l’Énergie, Arthur Bertrand Piri, a visité la sous-station défectueuse et a appelé les habitants à faire preuve de patience. Il a assuré que les équipes techniques de l’ENERCA (Énergie Centrafrique) travaillaient activement pour résoudre la panne, bien qu’aucune estimation précise concernant le rétablissement de l’électricité n’ait été fournie. Le gouvernement a insisté sur l’importance de maintenir la confiance dans les équipes techniques, tout en faisant face à la pression croissante des citoyens.
Contexte énergétique et défis à long terme
Cette panne électrique met en lumière les défis structurels du secteur énergétique de la République centrafricaine. Avec une capacité de production estimée à 100 mégawatts et une demande nationale atteignant 250 mégawatts, le pays est loin d’être en mesure de couvrir ses besoins énergétiques. Malgré des investissements dans des projets tels qu’une centrale solaire et le renforcement d’une centrale thermique, les coupures restent fréquentes, et la gestion du réseau demeure insuffisante pour garantir une fourniture continue. Ces difficultés s’expliquent en grande partie par l’absence d’une politique énergétique stable et la faiblesse des infrastructures, héritées de décennies de guerre civile.
Enjeux politiques et économiques
L’inefficacité du système énergétique n’est pas seulement une question technique, elle s’inscrit aussi dans un contexte politique complexe. En décembre dernier, le président Faustin Archange Touadéra a souligné dans son discours à la nation l’absence de politique énergétique rigoureuse pendant près de quarante ans, ce qui a conduit à une production et une distribution d’énergie faibles. Ces problèmes persistent malgré les investissements récents. Cette situation, couplée à des pénuries d’eau et de services essentiels, pourrait avoir un impact sur la stabilité sociale et politique à l’approche des élections présidentielles prévues en décembre.