Le gouvernement canadien a annoncé une enveloppe de $370mn destinée à soutenir les producteurs de canola, confrontés à des droits de douane chinois s’élevant à 75.8 %. Cette mesure intervient en réponse à une escalade commerciale opposant le Canada à la Chine, après que le gouvernement canadien a imposé un tarif de 100 % sur les véhicules électriques chinois.
Soutien financier et révision réglementaire
Le Premier ministre Mark Carney a indiqué que les fonds permettront d’ »aider les producteurs nationaux et de restructurer leurs chaînes de valeur », dans un contexte de perturbations commerciales. Il a également annoncé une révision du Règlement sur les combustibles propres (Clean Fuel Regulations), visant à accélérer le développement de la filière canadienne des biocarburants.
Parmi les mesures dévoilées figurent aussi une augmentation temporaire des avances sans intérêt pouvant aller jusqu’à $500,000 par producteur, ainsi qu’un soutien accru à la diversification des marchés. Ces mesures sont destinées à alléger les pressions immédiates sur les exploitations agricoles tout en orientant le secteur vers des débouchés alternatifs.
Mission commerciale en Chine et réactions provinciales
La Saskatchewan a salué ce soutien financier, tout en soulignant que la priorité reste la suppression des droits de douane imposés par Pékin. Le Premier ministre provincial Scott Moe s’apprête à se rendre en Chine, accompagné du député fédéral Kody Blois, pour une mission commerciale de trois jours. Les autorités espèrent y aborder les différends commerciaux persistants.
La Chine représente le deuxième marché d’exportation du canola canadien, derrière les États-Unis. Selon le Conseil canadien du canola (Canola Council of Canada), le Canada a exporté l’an dernier pour $14.5bn de produits issus du canola, dont $4.9bn à destination de la Chine.
Enquête antidumping et attentes du secteur
Le tarif de 75.8 % sur les graines de canola fait suite à une enquête antidumping lancée par le ministère chinois du Commerce, qui accuse les entreprises canadiennes de vendre à perte sur le marché chinois. Les autorités canadiennes et les producteurs contestent cette affirmation, affirmant que les exportations respectent les règles du commerce international.
Deux organisations majeures de la filière, le Conseil canadien du canola et l’Association canadienne des producteurs de canola (Canadian Canola Growers Association), ont indiqué que la Chine prolongeait son enquête jusqu’en mars prochain. Les deux groupes espèrent que ce délai supplémentaire permettra aux gouvernements des deux pays d’avancer vers une résolution.
Le président de l’Association des producteurs agricoles de la Saskatchewan, Bill Prybylski, s’est félicité de l’aide fédérale mais estime que d’autres cultures comme les légumineuses mériteraient également une attention, compte tenu des effets collatéraux des tensions commerciales. Il a jugé peu probable que la mission à Pékin permette un règlement rapide, tout en réaffirmant que seul un engagement direct entre les chefs de gouvernement pourrait débloquer la situation.