Le gouvernement fédéral a annoncé un financement de CAD17mn ($12.4mn) pour soutenir deux projets hydroélectriques menés par des communautés autochtones au Québec. Ces investissements concernent la mise en service de la centrale Innavik de 7,5 mégawatts (MW) à Inukjuak et une étude de faisabilité pour une future centrale de 17 MW sur le barrage Matawin près de Saint-Michel-des-Saints.
La centrale Innavik, détenue en partenariat entre la Corporation foncière Pituvik et Innergex énergie renouvelable, est la plus grande installation hydroélectrique hors réseau au Canada. Alimentée au fil de l’eau, elle couvre presque entièrement les besoins énergétiques de la communauté d’Inukjuak, composée de 1 800 habitants. Le projet a reçu CAD14.9mn ($10.9mn) du programme Énergie propre pour les collectivités rurales et éloignées (EPCRE).
Une production locale pour une autonomie énergétique accrue
Détenue par les Inuits d’Inukjuak, la centrale Innavik vise à remplacer l’usage du diesel, tout en générant des revenus pour la communauté. Le projet s’inscrit dans une stratégie énergétique à long terme développée depuis deux décennies. Il constitue également le plus grand projet réalisé à ce jour dans le cadre du programme EPCRE, qui a soutenu 229 initiatives à travers le pays.
Parallèlement, un montant supérieur à CAD1.7mn ($1.2mn) a été alloué à l’étude du projet Matawak, mené par la Nation Atikamekw de Manawan et la Première Nation des Innus du Lac-Saint-Jean. La future centrale serait installée sur les infrastructures existantes du barrage Matawin, exploité par Hydro-Québec, au niveau du réservoir Taureau.
Calendrier de construction et structure de financement
Les travaux pour la centrale de Matawak sont prévus à partir de 2026, sous réserve des résultats de l’étude de faisabilité et de l’obtention des permis requis. Ce projet vise à répondre à une demande énergétique croissante dans la région et à offrir des sources de revenus autonomes aux communautés concernées.
Le programme EPCRE, lancé en 2018 et doté de CAD453mn ($330mn), appuie les collectivités éloignées dans leur transition énergétique. Quant au Programme des énergies renouvelables intelligentes et de trajectoires d’électrification (ERITE), doté de CAD4.5bn ($3.3bn), il cible la modernisation du réseau électrique et la production à faibles émissions.
Impacts attendus sur le secteur énergétique régional
Avec ces projets, le gouvernement fédéral renforce l’implication directe des communautés autochtones dans la production énergétique locale. En intégrant leurs structures de gouvernance à la gestion de projets à haute intensité capitalistique, les communautés visent une participation accrue dans l’économie régionale.
Le modèle de codéveloppement énergétique entre partenaires privés et communautés locales pourrait inspirer d’autres projets dans le Nord canadien. La capacité de ces initiatives à générer des retombées économiques tout en réduisant les coûts d’approvisionnement énergétique reste au cœur des attentes.