L’entreprise danoise Ørsted, reconnue pour sa transition des énergies fossiles vers les renouvelables, traverse une période de turbulence. Les difficultés rencontrées sur le marché américain et les défis liés aux chaînes d’approvisionnement ainsi qu’à la hausse des taux d’intérêt incitent le groupe à revoir sa stratégie de gestion.
Contexte du remaniement
Le directeur général, Mads Nipper, arrivé il y a quatre ans, a annoncé sa démission immédiate. Il est remplacé par Rasmus Errboe, adjoint présent depuis 13 ans au sein du groupe. Ce changement de direction intervient dans un contexte où Ørsted subit une perte de confiance de la part des investisseurs, illustrée par une chute de cours d’environ 80 % depuis janvier 2021. Les annonces récentes font état de dépréciations significatives, notamment 1,6 milliard d’euros en janvier, consécutives à des retards dans des projets d’éolien en mer aux États-Unis.
Le marché offshore fait face à de multiples obstacles.
Défis sur le marché offshore
Les retards dans le projet Sunrise Wind, situé au large de Montauk dans l’État de New York, illustrent la complexité du contexte réglementaire et logistique aux États-Unis. La décision de l’administration Trump de geler les permis d’exploitation a accentué les difficultés, engendrant des pertes financières notables pour le groupe. Des goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement et une évolution défavorable des conditions de financement compliquent davantage la mise en œuvre des projets éoliens.
Les défis actuels conduisent Ørsted à réorienter ses priorités.
Réactions et perspectives
Face à ces enjeux, le conseil d’administration, présidé par Lene Skole, évoque un « changement d’orientation » pour répondre aux nouvelles contraintes du marché. La stratégie adoptée consiste notamment à renforcer le portefeuille européen, alors que le groupe devait publier ses résultats annuels le 6 février. Par ailleurs, des initiatives de soutien étatique sont envisagées, avec la possibilité d’une aide pour garantir 2 à 3 GW d’éoliennes en mer, en réponse aux difficultés constatées lors d’un précédent appel d’offres.
L’investissement de l’opérateur norvégien Equinor, qui détient désormais 9,8 % du capital, vient souligner l’importance d’un repositionnement stratégique dans un secteur en pleine mutation.