Le groupe nucléaire français Orano est repassé dans le vert au premier semestre, avec un bénéfice net de 117 millions d’euros contre une perte nette l’année précédente, et rehausse ses prévisions de chiffre d’affaires pour 2023, face à un « marché porteur ».
Orano : santé financière florissante
L’industriel spécialiste de la valorisation et la transformation des matières nucléaires a vu son chiffre d’affaires augmenter de 7,2% au premier semestre, à 2,3 milliards d’euros, « porté par une dynamique de marché qui est positive, avec des effets prix sensibles », a indiqué à l’AFP son directeur financier, David Claverie.
Le bénéfice net du groupe, qui emploie 17.000 salariés dans 17 pays, est lui repassé dans le vert, à 117 millions d’euros, après une perte nette l’année précédente à la même période de 359 millions d’euros. Grâce notamment à « la bonne performance de nos actifs dédiés de fin de cycle ».
Globalement, « le nucléaire a retrouvé au cours des mois passés une place de premier plan dans les discussions internationales », « avec des prévisions de croissance du nucléaire révisées à la hausse », a décrypté M. Claverie.
Facteurs clés et perspectives : décarbonation et indépendance stratégique au cœur des prévisions d’Orano
Il invoque des raisons à la fois climatique, le nucléaire étant envisagé comme une solution pour « décarboner les économies mondiales à l’horizon 2050 », mais aussi stratégique, avec « une volonté d’indépendance vis-à-vis de l’industrie nucléaire russe » depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Fort de ce contexte, Orano a relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour 2023, passant d’une « croissance faible » à plus de 10% de croissance par rapport à 2022 quand le groupe avait brassé 4,2 milliards d’euros.
L’entreprise, contrôlée par l’État français et issue de la restructuration de l’ex-Areva, a cependant accusé un taux de marge brute d’exploitation « en retrait de 6,8 points par rapport à 2022 », concède son directeur financier, expliquant ce niveau « ponctuellement bas » par la « cohérence de l’écoulement de nos contrats » et « un contexte inflationniste sur nos coûts ».
« La contribution aux résultats de nos différents secteurs d’activité peut varier de manière assez significative d’un semestre à l’autre », explique M. Claverie.
Après un « premier semestre marqué par une variabilité », le groupe s’attend à « un deuxième semestre davantage contributif tant en résultats qu’en génération de cash », le flux de trésorerie net (-189 millions d’euros au premier semestre) devant se « redresser significativement » pour finir « sensiblement positif », a-t-il indiqué.