La coentreprise minière Nurlikum Mining, formée par l’entreprise publique ouzbèke Navoiyuran, le groupe français Orano et la société japonaise ITOCHU Corporation, entame une nouvelle étape stratégique avec l’exploitation du gisement d’uranium South Djengeldi. Situé dans le district de Tomdi, dans la région de Navoï, ce projet minier représente une avancée dans la coopération trilatérale engagée depuis plusieurs années.
Le 10 mars 2025, les trois partenaires ont signé un accord à Paris officialisant l’entrée d’ITOCHU Corporation au capital de la coentreprise. La nouvelle structure actionnariale attribue 45% des parts à Navoiyuran, 45% à Orano et 10% à ITOCHU Corporation. Ce rééquilibrage marque le passage d’un simple partenariat d’exploration à une collaboration industrielle complète, avec un partage renforcé des responsabilités opérationnelles.
Intégration locale et réduction des coûts
Le projet sera intégré à la base industrielle existante de Navoiyuran, avec une mutualisation des infrastructures disponibles dans la région. Cette intégration vise à optimiser les opérations minières en réduisant les coûts de production tout en augmentant l’efficacité. L’entreprise publique assurera la direction des opérations, profitant de son ancrage local et de ses capacités logistiques pour encadrer le déploiement du projet.
South Djengeldi devrait permettre une production moyenne de 500 tonnes d’uranium par an pendant une décennie. Le site pourrait atteindre un pic annuel de 700 tonnes selon les premières estimations techniques, ce qui renforcerait la position de l’Ouzbékistan comme acteur croissant du marché mondial de l’uranium.
Programme stratégique à long terme
Ce développement s’inscrit dans le cadre du programme de coopération stratégique signé en 2022 entre Orano et le gouvernement de la République d’Ouzbékistan. L’objectif de ce partenariat est d’élargir les capacités d’exploration et de production du pays à travers des projets conjoints. Dans cette perspective, des campagnes géologiques sont prévues afin d’identifier de nouvelles ressources exploitables.
Les partenaires visent une augmentation significative des réserves disponibles, avec pour ambition minimale de doubler le volume actuel des ressources minérales dans les années à venir. Ce plan répond à la demande croissante en uranium sur les marchés internationaux, portée par l’expansion des programmes nucléaires civils dans plusieurs régions du monde.