La société française Orano a réagi officiellement à l’annonce récente de l’État du Niger concernant la nationalisation prochaine de la Société des Mines de l’Aïr (SOMAÏR), entité minière exploitée en coentreprise depuis 1968. Orano partageait jusqu’alors la gouvernance de SOMAÏR avec la Société du Patrimoine des Mines du Niger (SOPAMIN), organisme représentant les intérêts nigériens dans la joint-venture.
Orano dénonce une violation contractuelle
Selon les déclarations publiques d’Orano, la décision des autorités nigériennes constitue une violation directe des accords existants régissant la gestion conjointe de SOMAÏR. Depuis la prise de pouvoir militaire intervenue en 2023, Orano affirme avoir tenté à plusieurs reprises d’ouvrir des canaux de dialogue et de négociation, démarches restées sans suite. La société française déplore en outre des actes qualifiés de spoliation de ses actifs miniers au Niger. Le groupe pointe également des campagnes de désinformation et de discrédit à son encontre, aggravant ainsi les relations bilatérales déjà tendues.
Cette décision annoncée par le gouvernement nigérien représente une étape supplémentaire dans une série d’actions entreprises depuis décembre 2024. À cette date, Orano avait déjà signalé la perte effective du contrôle opérationnel de ses filiales locales, résultant, selon l’entreprise, de manœuvres illégales menées par des représentants de l’État nigérien. Dans ce contexte, Orano a engagé plusieurs procédures devant des instances internationales d’arbitrage afin d’obtenir réparation du préjudice subi.
Impact potentiel sur l’activité minière locale
La société française exprime également une préoccupation marquée quant aux effets de ces décisions sur ses employés nigériens ainsi que sur les communautés locales dépendantes des activités de SOMAÏR. Cette nationalisation envisagée pourrait engendrer une période d’incertitude prolongée au sein des filiales minières, compromettant potentiellement la stabilité socio-économique de la région. Jusqu’à présent, les autorités nigériennes n’ont pas précisé les modalités concrètes d’exécution de la nationalisation ni l’indemnisation éventuelle prévue pour Orano.
Orano envisage par ailleurs d’étendre ses réclamations juridiques aux stocks actuels de minerais détenus par SOMAÏR, revendiquant ainsi la pleine reconnaissance de ses droits financiers. Ce conflit juridique pourrait marquer un précédent significatif pour les investissements étrangers en Afrique de l’Ouest dans le secteur minier. En attendant les arbitrages, la situation demeure sensible et complexe pour les parties concernées.