Le Nigeria et l’Angola devraient peiner à répondre aux niveaux de production définis par l’OPEP. Et ce, au moins jusqu’en 2022. Les sociétés pétrolières des deux pays avertissent sur le retard pris, en raison d’un manque d’investissement et de problèmes de maintenance. En outre, le Nigeria n’a pas atteint son quota depuis juillet 2020, l’Angola depuis septembre 2020.
Le Nigeria et l’Angola en retard sur les objectifs de production de l’OPEP
L’OPEP et ses alliés (OPEP+) ont convenu en juillet 2021 d’ajouter 400.000 barils par jour (bpj) à la production d’août à décembre 2021. Souhaitant mettre progressivement fin aux réductions d’approvisionnement liées à la crise sanitaire. Mais le Nigeria et l’Angola ont produit en moyenne 276.000 b/j de moins cette année par rapport à leur quota moyen combiné de l’OPEP.
Une baisse de production qui pourrait s’enliser sur des années
Le niveau de production des deux États est ainsi largement inférieur aux attentes de l’organisation. Pourtant, les spécialistes estiment qu’il ne sera pas rattrapé d’ici début 2022. Au Nigeria, cinq terminaux exportant généralement environ 900.000 b/j, ont traité 20% de pétrole de moins en juillet 2021 par rapport à juillet 2020. Et ce, malgré des quotas assouplis.
Mais le ministre du Pétrole, Timipre Sylva, se veut confiant. Il s’attend à ce que le pays atteigne son quota d’ici un mois ou deux. Le directeur général de Shoreline Natural Resources assure, quant à lui, que le premier producteur du pays pompera à pleine capacité d’ici un à deux trimestres.
Concernant l’Angola, le ministre du pétrole Diamantino Azevedo a déclaré en juin 2021 abaisser son objectif de production de pétrole pour l’année. Réduit de 27.000 b/j, il atteint 1,19 million de b/j, en dessous du quota actuel fixé à 1,33 million de b/j. Le ministère des Finances du 2ème producteur du continent avoue avoir probablement du mal à atteindre les objectifs pendant encore quelques mois, voire années.
Conséquences directes de la pandémie ?
Ce retard de la production de pétrole dans les deux pays fait suite à la situation pandémique vécue depuis fin 2019. Les fermetures visant à endiguer la Covid-19 ont entravé l’approvisionnement en pièces de rechange et empêché les travaux de maintenance.
De plus, la production des champs terrestres s’est atrophiée en raison de la lutte contre le manque de travailleurs et de liquidités. Une bataille partagée avec plusieurs autres membres du groupe OPEP+. Tous Ayant réduit leur production au cours de la dernière année pour soutenir les prix lorsque Covid-19 a frappé la demande. Désormais, ils n’arrivent plus à augmenter la production pour répondre aux besoins mondiaux croissants en carburant.
Aussi, l’Angola a mis en place une série de réformes en 2019 visant à stimuler l’exploration. Notamment en permettant aux entreprises de produire à partir de champs marginaux adjacents à ceux qu’elles exploitent. Mais la pandémie a retardé l’impact de ces réformes. Conséquence : en mai 2021, pas une seule plate-forme ne forait en Angola. Aujourd’hui, seules trois plates-formes offshore sont en service.
Seuls 5 pays repondent aux objectifs de l’OPEP
Selon Amrita Sen d’Energy Aspects, seuls cinq pays pourront réellement atteindre les quotas définis par l’OPEP+. « Les autres sont aux prises avec des taux de déclin élevés et un sous-investissement. » déclare-t-elle. Ces cinq pays privilégiés par les investissements sont l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Koweït, l’Irak et l’Azerbaïdjan.