articles populaires

OPEC+ face à des choix stratégiques pour stabiliser le marché pétrolier en 2024

Entre une demande mondiale affaiblie, la montée du pétrole de schiste américain et des divisions internes, l’OPEC+ cherche à préserver son influence sur les prix, tout en adaptant sa stratégie de production.

Partagez:

La réunion de l’OPEC+, initialement prévue pour le 1er décembre, a été reportée au 5 décembre, une décision reflétant les tensions croissantes au sein de l’alliance. En jeu : l’équilibre entre maintien des quotas et nécessité de répondre à des conditions de marché de plus en plus complexes.

Avec des prix du Brent oscillant entre 70 et 75 dollars le baril, bien en deçà des 80 dollars jugés idéaux, les 22 membres de l’alliance sont confrontés à des choix difficiles. Une prolongation des coupes actuelles ou des ajustements pourrait être nécessaire pour contenir les excédents et contrer une demande mondiale atone.

Un marché saturé et des divergences stratégiques

Depuis 2022, l’OPEC+ mise sur une stratégie de raréfaction de l’offre, produisant environ 41 millions de barils par jour, contre une capacité réelle de 47 millions, selon Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Cependant, cette politique peine à influencer durablement les prix, particulièrement en raison de l’augmentation des volumes produits en dehors du cartel.

Aux États-Unis, où le pétrole de schiste domine, la logique concurrentielle des entreprises privées favorise une production massive. En conséquence, la part du pétrole brut américain dans la production mondiale est passée de 11 % en 2016 à 16 % en 2024. Sur la même période, la part des pays de l’OPEC est tombée de 62 % à 56 %, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Ce contexte alimente les divisions internes au sein de l’OPEC+. Certains membres, comme les Émirats arabes unis et le Kazakhstan, militent pour une augmentation de leur production afin de financer des projets économiques. À l’inverse, des pays comme l’Arabie saoudite et la Russie privilégient la prudence pour éviter une nouvelle chute des prix.

La Chine et le ralentissement de la demande

L’économie chinoise, traditionnellement un moteur essentiel de la demande pétrolière mondiale, traverse une phase de ralentissement marquée par une consommation atone et une crise immobilière majeure. Ce contexte contribue à la faiblesse des cours et limite les perspectives de reprise à court terme.

Les prévisions de croissance de la demande pétrolière reflètent cette incertitude. Alors que l’OPEC prévoit une hausse de 1,82 million de barils par jour en 2024, l’AIE reste plus prudente avec une estimation de seulement 920 000 barils par jour.

Défis pour l’OPEC+ et montée des alternatives

L’ascension des producteurs non-OPEC, notamment aux États-Unis, sape les efforts de l’alliance pour stabiliser le marché. La politique pro-fossile affichée par Donald Trump, président élu, renforce cette dynamique, avec une volonté claire d’augmenter la production intérieure.

Dans ces conditions, l’OPEC+ cherche à équilibrer sa stratégie entre maintenir des coupes pour soutenir les prix et éviter de perdre davantage de parts de marché. Cependant, comme le souligne Jorge Leon de Rystad Energy, cette approche n’est pas tenable à long terme. L’érosion progressive de la rente pétrolière met en péril la modernisation économique de plusieurs membres du cartel.

Pour contrer ces défis, l’OPEC+ a commencé à envoyer des signaux aux producteurs de pétrole de schiste américains, suggérant qu’elle pourrait rouvrir les vannes à tout moment. Cette menace vise à limiter les investissements dans de nouveaux projets, alors que les analystes anticipent des prix du WTI et du Brent autour de 60 dollars en 2025.

Publicite

Récemment publiés dans

L’Égypte, la Tunisie et le Maroc investissent dans des interconnexions sous-marines pour acheminer leur électricité renouvelable vers les marchés européens, dans un contexte de demande énergétique croissante.
L’Iran a réagi aux menaces de sanctions formulées par les États-Unis et la France, dénonçant une pression politique jugée illégitime et maintenant sa position sur la légalité de ses exportations pétrolières.
L’Iran a réagi aux menaces de sanctions formulées par les États-Unis et la France, dénonçant une pression politique jugée illégitime et maintenant sa position sur la légalité de ses exportations pétrolières.
Les États-Unis et l’Ukraine ont établi un fonds commun pour exploiter les ressources naturelles ukrainiennes, dans le cadre d’un accord bilatéral sans engagements militaires explicites.
Les États-Unis et l’Ukraine ont établi un fonds commun pour exploiter les ressources naturelles ukrainiennes, dans le cadre d’un accord bilatéral sans engagements militaires explicites.
Les États-Unis et l’Ukraine ont signé un accord bilatéral établissant un fonds d’investissement destiné à financer la reconstruction et des projets d’extraction de ressources naturelles sur le territoire ukrainien.
Les États-Unis et l’Ukraine ont signé un accord bilatéral établissant un fonds d’investissement destiné à financer la reconstruction et des projets d’extraction de ressources naturelles sur le territoire ukrainien.
Mark Carney, favori aux élections canadiennes, devra rapidement gérer des négociations délicates avec les États-Unis, partenaire commercial majeur, dans un contexte d'incertitudes tarifaires et d'isolement économique américain.
La Russie et l’Iran prévoient une forte accélération de leurs échanges commerciaux dès l'entrée en vigueur de leur accord de libre-échange en mai, couvrant notamment le pétrole, le gaz et le nucléaire civil.
La Russie et l’Iran prévoient une forte accélération de leurs échanges commerciaux dès l'entrée en vigueur de leur accord de libre-échange en mai, couvrant notamment le pétrole, le gaz et le nucléaire civil.
Lors de la visite officielle du président Ilham Aliyev en Chine, six accords ont été signés entre l'Azerbaïdjan et des partenaires chinois pour développer des projets d'énergie verte, incluant des centrales solaires, un parc éolien offshore et des systèmes de stockage d'énergie.
Lors de la visite officielle du président Ilham Aliyev en Chine, six accords ont été signés entre l'Azerbaïdjan et des partenaires chinois pour développer des projets d'énergie verte, incluant des centrales solaires, un parc éolien offshore et des systèmes de stockage d'énergie.
Narendra Modi effectue une visite d’État en Arabie saoudite pour consolider les liens énergétiques et commerciaux entre l’Inde et Riyad, principal fournisseur stratégique de pétrole brut pour New Delhi.
Narendra Modi effectue une visite d’État en Arabie saoudite pour consolider les liens énergétiques et commerciaux entre l’Inde et Riyad, principal fournisseur stratégique de pétrole brut pour New Delhi.
La domination des États-Unis dans la production de pétrole et de gaz pourrait stagner et même décliner dans les prochaines décennies, selon un rapport de Wood Mackenzie. Les défis technologiques et l’essor des énergies faibles en carbone sont des facteurs clés de cette évolution.
Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, a rencontré son homologue nigérien à Niamey le 16 avril 2025 pour discuter de coopération économique et de sécurité, dans un contexte marqué par des tensions politiques et des menaces terroristes.
Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, a rencontré son homologue nigérien à Niamey le 16 avril 2025 pour discuter de coopération économique et de sécurité, dans un contexte marqué par des tensions politiques et des menaces terroristes.
Alors que les négociations nucléaires entre l'Iran et les États-Unis se poursuivent, les pays européens se retrouvent mis à l'écart, bien que leur rôle ait été central dans l'accord de 2015.
Alors que les négociations nucléaires entre l'Iran et les États-Unis se poursuivent, les pays européens se retrouvent mis à l'écart, bien que leur rôle ait été central dans l'accord de 2015.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, a souligné l'urgence d'un accord sur le nucléaire iranien avant des négociations cruciales prévues ce week-end à Rome.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, a souligné l'urgence d'un accord sur le nucléaire iranien avant des négociations cruciales prévues ce week-end à Rome.
Le gouvernement grec officialise une planification de ses zones maritimes afin d’optimiser l’exploitation de ses ressources, notamment énergétiques, dans un cadre conforme aux normes européennes et internationales.
Moscou refuse de préciser la date d’expiration du moratoire russo-ukrainien sur les frappes énergétiques, malgré les tensions persistantes et l’implication diplomatique des États-Unis.
Moscou refuse de préciser la date d’expiration du moratoire russo-ukrainien sur les frappes énergétiques, malgré les tensions persistantes et l’implication diplomatique des États-Unis.
Le Kremlin a affirmé sa volonté de contribuer activement à une issue diplomatique sur le dossier nucléaire iranien, à l’approche d’un nouveau cycle de discussions entre Téhéran et Washington prévu ce samedi.
Le Kremlin a affirmé sa volonté de contribuer activement à une issue diplomatique sur le dossier nucléaire iranien, à l’approche d’un nouveau cycle de discussions entre Téhéran et Washington prévu ce samedi.
Abbas Araghchi rencontrera Sergueï Lavrov en Russie avant la reprise des discussions sur le nucléaire iranien avec les États-Unis, prévue le 19 avril à Mascate sous médiation omanaise.
Abbas Araghchi rencontrera Sergueï Lavrov en Russie avant la reprise des discussions sur le nucléaire iranien avec les États-Unis, prévue le 19 avril à Mascate sous médiation omanaise.
La décision américaine suspend les ambitions gazières de Trinité-et-Tobago liées au gisement offshore Dragon, remettant en cause des accords avec Caracas et plusieurs majors énergétiques.
Alors que la Russie ratifie un accord nucléaire civil de vingt ans avec l’Iran, les États-Unis rouvrent des pourparlers indirects à Oman. Téhéran exige la levée des sanctions, tandis que 275 kg d’uranium enrichi à 60 % suscitent des inquiétudes.
Alors que la Russie ratifie un accord nucléaire civil de vingt ans avec l’Iran, les États-Unis rouvrent des pourparlers indirects à Oman. Téhéran exige la levée des sanctions, tandis que 275 kg d’uranium enrichi à 60 % suscitent des inquiétudes.
La Douma d’État russe valide officiellement un partenariat énergétique majeur avec l'Iran, ouvrant la voie à une coopération renforcée dans les secteurs du pétrole, du gaz naturel et du nucléaire civil, malgré les sanctions occidentales.
La Douma d’État russe valide officiellement un partenariat énergétique majeur avec l'Iran, ouvrant la voie à une coopération renforcée dans les secteurs du pétrole, du gaz naturel et du nucléaire civil, malgré les sanctions occidentales.
L’armée vénézuélienne affirme vouloir répondre fermement à toute menace après des allégations d’un complot visant à attaquer les infrastructures d’ExxonMobil dans les eaux contestées au large du Guyana.
L’armée vénézuélienne affirme vouloir répondre fermement à toute menace après des allégations d’un complot visant à attaquer les infrastructures d’ExxonMobil dans les eaux contestées au large du Guyana.
Les gouvernements français et britannique dénoncent la persistance des attaques russes contre les installations énergétiques ukrainiennes, malgré les discussions autour d’un cessez-le-feu soutenu par les États-Unis.
New Delhi a signé de nouveaux accords en matière de défense et d’énergie avec Colombo, consolidant son influence stratégique sur l’île, alors que la Chine y multiplie les investissements depuis plusieurs années.
New Delhi a signé de nouveaux accords en matière de défense et d’énergie avec Colombo, consolidant son influence stratégique sur l’île, alors que la Chine y multiplie les investissements depuis plusieurs années.
Le commissaire européen Dan Jørgensen est à Bakou pour réaffirmer la coopération énergétique avec l’Azerbaïdjan, centrée sur l’extension du corridor gazier et les projets régionaux d’énergie verte.
Le commissaire européen Dan Jørgensen est à Bakou pour réaffirmer la coopération énergétique avec l’Azerbaïdjan, centrée sur l’extension du corridor gazier et les projets régionaux d’énergie verte.
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a écarté toute possibilité de réactiver le gazoduc Nord Stream 2, stoppé depuis 2022, malgré des discussions évoquées par la Russie et une pression croissante sur l’approvisionnement énergétique.
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a écarté toute possibilité de réactiver le gazoduc Nord Stream 2, stoppé depuis 2022, malgré des discussions évoquées par la Russie et une pression croissante sur l’approvisionnement énergétique.

Publicite