OPEC+ et le choc pétrolier potentiel iranien capacités et vulnérabilités géopolitiques

L'escalade des tensions entre Israël et l'Iran menace la stabilité du marché pétrolier mondial. L'OPEC+ doit évaluer ses capacités face à un possible choc d'approvisionnement.

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L’intensification du conflit entre Israël et l’Iran a soulevé des inquiétudes quant à la stabilité du marché pétrolier mondial. Alors qu’Israël envisage de cibler les infrastructures énergétiques iraniennes, les analystes examinent la capacité de l’OPEC+ à répondre à un tel choc d’approvisionnement. Cependant, toute escalade régionale plus large pourrait menacer l’ensemble de l’infrastructure pétrolière du Golfe, exposant les marchés à une volatilité extrême.

L’OPEC+, un groupe regroupant les membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEC) et leurs alliés tels que la Russie et le Kazakhstan, a ajusté ses niveaux de production au cours des dernières années pour stabiliser les prix du pétrole face à une demande mondiale affaiblie. À ce jour, l’OPEC+ détient une capacité excédentaire estimée à 5,86 millions de barils par jour (bpd), principalement concentrée en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis (EAU). Cette réserve est cruciale pour compenser tout choc d’approvisionnement, notamment une interruption totale de la production iranienne de 3,2 millions de bpd.

Amrita Sen, co-fondatrice de Energy Aspects, souligne que, théoriquement, cette capacité excédentaire pourrait combler une perte de production iranienne, mais cela suppose une stabilité géopolitique régionale. Le problème réside dans le fait que l’essentiel de cette capacité est localisé dans la région du Golfe, une zone particulièrement vulnérable aux représailles iraniennes en cas d’escalade du conflit.

L’OPEC+ : Capacité de Réserve et Menaces Régionales

Les tensions actuelles risquent de déclencher une spirale de violence qui pourrait toucher d’autres producteurs de la région. Si Israël devait attaquer des infrastructures pétrolières clés, comme les raffineries et le terminal de l’île de Kharg (d’où transite 90% des exportations iraniennes), l’Iran pourrait choisir de riposter en s’en prenant aux installations énergétiques de ses voisins, notamment celles de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.

Helima Croft de RBC Capital Markets avertit que l’Iran pourrait chercher à « internationaliser le coût » de ce conflit, en perturbant les opérations énergétiques d’autres pays de la région. Ces actions rappellent l’attaque par drone de 2019 menée par des proxys iraniens contre les installations saoudiennes d’Abqaiq et de Khurais, qui avait brièvement coupé 50% de la production du royaume. Une telle escalade transformerait une crise bilatérale en un conflit régional majeur, entraînant des perturbations sévères sur le marché pétrolier mondial.

Conséquences Potentielles pour le Marché Énergétique Global

Les marchés pétroliers sont déjà en alerte, avec une fourchette de prix oscillant entre 70 et 90 dollars le baril malgré le conflit russo-ukrainien et les tensions persistantes au Moyen-Orient. Cependant, une interruption majeure de la production dans le Golfe pourrait propulser les prix bien au-delà de ces niveaux. Le facteur clé ici est la concentration de l’infrastructure énergétique mondiale dans une zone à haut risque géopolitique.

Bien que les États-Unis, avec leur production représentant 13% de l’offre mondiale, offrent une certaine diversification, cette capacité domestique pourrait ne pas suffire à compenser une crise de l’offre dans le Golfe. Selon Rhett Bennett, PDG de Black Mountain, le marché bénéficie actuellement d’une « diversité de l’offre » qui atténue le risque perçu, mais une escalade généralisée rendrait cette résilience inefficace.

Répercussions Géopolitiques et Économiques à Court Terme

Si les prix du pétrole devaient grimper à cause d’un conflit élargi, cela pourrait avoir des conséquences politiques et économiques significatives, notamment aux États-Unis, où la flambée des prix de l’essence pourrait impacter négativement le soutien populaire à la vice-présidente Kamala Harris dans sa campagne présidentielle contre le candidat républicain Donald Trump. Toute hausse de prix pourrait ainsi réorienter le débat électoral vers la gestion de la politique énergétique actuelle, augmentant les pressions pour stabiliser le marché.

Pour éviter une escalade, les États-Unis pourraient chercher à modérer la réponse israélienne, tentant de maintenir un équilibre fragile entre sécurité régionale et stabilité du marché. Toutefois, une détérioration de la situation serait inévitablement synonyme de perturbations supplémentaires et de pressions inflationnistes accrues.

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