L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEC) et ses alliés, collectivement connus sous le nom d’OPEC+, ont annoncé une réunion virtuelle pour le 30 novembre, délaissant leur rencontre prévue à Vienne. Cette décision intervient dans un contexte de tensions sur les quotas de production pour 2024 et la conformité à ces quotas. Les discussions s’annoncent complexes, confrontées à des prix du pétrole en baisse et un marché incertain.
Gestion des Quotas de Production 2024 et Conformité
Les négociations, initialement prévues pour le 26 novembre, soulèvent des questions cruciales. Les délégués expriment des divergences, notamment sur la gestion des quotas pour 2024. Aucune raison spécifique n’a été fournie pour le changement de format de la réunion. La coïncidence de cette réunion avec la cérémonie d’ouverture de la Conférence des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP28) aux Émirats arabes unis, membre de l’OPEC, ajoute une dimension supplémentaire à l’événement.
3. Impact des Décisions sur les Marchés et Projections pour 2024
La demande mondiale de pétrole devrait se modérer au premier trimestre 2024. Les analystes prévoient que l’OPEC+ pourrait étendre ses réductions de production, bien que la durée reste indéterminée. De plus, des réductions plus importantes sont envisagées. Selon les analystes de S&P Global Commodity Insights, la réunion du 30 novembre sera révélatrice de la stratégie à court terme de l’OPEC+, face à un contexte de fourniture et de demande de pétrole difficile en 2024.
Défis Liés à la Production de Pétrole Hors OPEC et Situation Économique
L’OPEC+ doit également gérer l’impact de l’augmentation de la production de pétrole hors OPEC et des données économiques faibles, notamment en Chine, un marché d’exportation clé. Le prix du Brent daté a été évalué à 79,48 dollars le baril le 22 novembre, en baisse de 3,3% sur la journée et de 18,8% par rapport au pic récent de 97,92 dollars le baril le 27 septembre, lorsque les coupures volontaires de l’OPEC+ en été stimulaient les prix.
Considérations Géopolitiques et Impact sur les Politiques de l’OPEC+
Les problèmes géopolitiques, comme la guerre Israël-Hamas et l’invasion continue de l’Ukraine par la Russie, compliquent davantage les prévisions pour 2024 et les plans politiques de l’OPEC+. Le Rapidan Energy Group identifie plusieurs points de discorde, y compris les Émirats arabes unis, les pays d’Afrique de l’Ouest et potentiellement l’Irak. Clay Seigle, directeur du service pétrolier mondial chez Rapidan Energy Group, estime que le scénario le plus probable serait de maintenir les niveaux de production déjà convenus.
Négociations et Tensions au sein de l’OPEC+
Lors de sa dernière réunion ministérielle complète en juin, l’OPEC+ a atteint un accord provisoire sur de nouveaux quotas pour 2024, augmentant le quota des Émirats arabes unis, mais réduisant les objectifs de production de certains producteurs africains, dont les poids lourds Angola et Nigeria, ainsi que des producteurs plus petits comme la République du Congo et la Guinée équatoriale. Les membres africains, qui n’ont pas démontré une capacité de production significativement plus élevée avant la réunion de novembre, résistent aux réductions de quotas qui pourraient saper les investissements.
Répercussions des Conflits Régionaux sur l’OPEC+
Une source proche du ministre angolais du pétrole, Diamantino Azevedo, a exprimé des doutes sur sa participation à la réunion. Un autre enjeu controversé pourrait être la réponse coordonnée du groupe à la guerre Israël-Hamas. L’Iran a déjà appelé à un embargo sur les exportations de pétrole vers Israël, une position non soutenue par d’autres pays de l’OPEC, malgré la frustration généralisée dans le Moyen-Orient. Les négociations sur un cessez-le-feu dans le conflit sont à un point critique, et les combats actifs augmentent le risque d’une réponse internationale plus importante.
Javad Owji, ministre iranien du pétrole, a souligné que la situation menaçait la stabilité du marché, tout en soutenant la coopération continue au sein du groupe.
« L’expansion et la continuation des tensions au Moyen-Orient entraînent incertitude et instabilité sur les marchés de l’énergie, en particulier sur le marché pétrolier, mettant en péril la sécurité de l’approvisionnement énergétique et le développement durable de l’industrie énergétique »
, a-t-il déclaré.
La réunion virtuelle d’OPEC+ marque un tournant décisif dans la gestion des quotas de production pétrolière face à un paysage économique et géopolitique complexe. Les décisions prises influenceront non seulement les marchés pétroliers, mais aussi les relations internationales et les stratégies environnementales mondiales.