L’Arabie Saoudite et la Russie, deux des plus grands producteurs de pétrole au monde, ont réitéré leur engagement à maintenir une coordination étroite au sein de l’OPEC+ pour assurer la stabilité du marché énergétique. Lors d’un appel téléphonique, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président russe Vladimir Poutine ont souligné l’importance de cette alliance stratégique. Cette coopération vise à maintenir les réductions de production nécessaires pour équilibrer le marché et soutenir les prix du pétrole.
Depuis le début de l’année, l’OPEC+, composée de 22 membres, a mis en œuvre des réductions de production de 5,86 millions de barils par jour (b/j). Ces mesures ont contribué à une hausse des prix, bien que ceux-ci restent en deçà des niveaux nécessaires pour équilibrer les budgets de nombreux membres. Le 1er août prochain, le comité ministériel conjoint de suivi de l’OPEC+ se réunira pour évaluer les conditions du marché et formuler des recommandations sur la politique de production.
Défis géopolitiques et sanctions
La relation entre l’Arabie Saoudite et la Russie est particulièrement significative dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette situation a considérablement modifié les flux pétroliers mondiaux et a soumis Moscou à des sanctions sévères de la part des pays occidentaux. Malgré ces défis, la Russie a continué à produire du pétrole, souvent dépassant les quotas fixés par l’OPEC+.
En juin, la production russe a atteint 9,10 millions de b/j, son plus bas niveau depuis décembre 2020, mais toujours au-dessus de son quota. Cette situation oblige la Russie à effectuer des « réductions compensatoires » pour se conformer aux accords de l’OPEC+. Le ministère russe de l’Énergie a indiqué que des raisons techniques rendent plus facile la réduction de la production pendant les mois d’été.
Impact sur les exportations et les prix
Les exportations de pétrole brut de la Russie ont chuté à 2,9 millions de b/j au cours de la première moitié de juillet, le plus bas niveau depuis décembre 2022. Cette baisse est due à la remise en service des raffineries endommagées par les attaques de drones ukrainiens et aux nouvelles sanctions de l’Union Européenne (UE) contre la Russie. La réduction des exportations pourrait également être attribuée aux engagements pris par la Russie pour respecter les accords de production de l’OPEC+.
En dépit de ces efforts, les prix du pétrole restent volatils. Le Brent daté a été évalué à 86,20 $/b le 17 juillet, en hausse de 13,5 % par rapport au plus bas niveau de 2024, mais toujours inférieur aux niveaux nécessaires pour de nombreux membres de l’OPEC+. Les réductions de production de l’OPEC+ ont certes resserré le marché, mais les problèmes de conformité persistent, notamment pour des pays comme l’Irak et le Kazakhstan, qui dépassent également leurs quotas.
Perspectives et enjeux futurs
La coopération entre l’Arabie Saoudite et la Russie dans le cadre de l’OPEC+ reste cruciale pour l’avenir du marché pétrolier mondial. Alors que l’Occident continue d’exercer des pressions sur la Russie par le biais de sanctions, la dynamique au sein de l’OPEC+ pourrait être déterminante pour la stabilité des prix du pétrole. L’évaluation de la situation du marché lors de la prochaine réunion de l’OPEC+ sera essentielle pour déterminer la stratégie future de l’alliance.
La capacité de l’OPEC+ à maintenir une discipline stricte en matière de production et à naviguer dans un contexte géopolitique complexe sera déterminante pour assurer la stabilité du marché énergétique mondial. Les interactions continues entre Riyad et Moscou et leur engagement envers l’OPEC+ illustrent la complexité et l’importance des alliances stratégiques dans le secteur de l’énergie.