L’Union européenne doit éviter de s’enfermer dans des années de dépendance à l’égard des combustibles fossiles. Ceci alors qu’elle s’efforce de remplacer le pétrole et le gaz russes par des approvisionnements provenant d’autres pays. C’est ce que déclarent 11 anciens responsables politiques de l’UE dans une lettre adressée aux dirigeants actuels de l’Union.
Les anciens responsables mettent en garde contre la dépendance
La Commission européenne dévoilera ce mois-ci des plans mettant fin à la dépendance de l’Europe à l’égard de l’énergie russe. Ceux-ci permettront de développer plus rapidement les énergies renouvelables et remplaceront urgemment le gaz russe par d’autres sources d’approvisionnement.
Ils déclarent dans une lettre adressée à la Commission et au responsable de la politique climatique de l’UE, Frans Timmermans, :
« La simple diversification des importations de combustibles fossiles ne servira qu’à maintenir la dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis d’autres pays, dont beaucoup ne respectent pas les valeurs de l’UE. »
Parmi les signataires de la lettre figurent notamment l’ancienne commissaire européenne chargée du climat, Connie Hedegaard, l’ancien commissaire européen, Pascal Lamy, ainsi que l’ancien Premier ministre italien et commissaire européen, Romano Prodi.
Réduire les énergies fossiles
Ils estiment que Bruxelles a besoin d’un plan d’urgence pour une réduction drastique de l’utilisation des combustibles fossiles conformément aux objectifs climatiques.
Les anciens responsables préconisent des économies d’énergie, une expansion massive des parcs éoliens et solaires, des incitations pour les entreprises à adopter des technologies à faible émission de carbone et la formation des travailleurs aux nouveaux emplois verts.
La Commission devrait également fournir une analyse pour soutenir des objectifs plus ambitieux visant à développer les énergies renouvelables. De la même manière, l’Union doit aider à rénover les bâtiments et à éliminer progressivement les voitures polluantes. Ce sont des objectifs que les pays de l’UE négocient actuellement.
Par ailleurs, les anciens responsables déclarent que les nouveaux contrats d’approvisionnement en gaz devraient être assortis de contraintes temporelles. Ceci afin d’éviter de bloquer des décennies d’émissions. Aussi, la Commission devrait retirer sa proposition d’inclure l’énergie gazière dans le système de « taxonomie » de l’UE pour la labellisation des investissements durables.
L’UE souhaite aller dans le sens des anciens fonctionnaires
Kadri Simson, responsable de la politique énergétique de l’UE, souligne que les énergies renouvelables constitueraient le cœur de son plan :
« Lorsque nous pouvons remplacer le gaz naturel par des énergies renouvelables, notamment pour la production d’électricité, nous devons le faire. »
Par ailleurs, la Russie fournit 40 % du gaz de l’UE et 26 % des importations de pétrole de l’Union. Ceux-ci alimentent le chauffage domestique, les transports et les industries dans toute l’Europe.
L’urgence des efforts visant à remplacer ces combustibles s’est accrue après que Moscou a interrompu l’approvisionnement en gaz de la Pologne et de la Bulgarie la semaine dernière, faisant craindre que d’autres pays ne soient les prochains.