OMV subit une chute de 70% de son bénéfice net au premier trimestre 2025

Le groupe autrichien OMV voit son bénéfice s'effondrer sur fond d'arrêt des livraisons russes, de repositionnement stratégique dans la chimie et de mutation vers de nouveaux partenariats industriels.

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Le groupe pétrolier et gazier OMV a enregistré un bénéfice net de 143 millions d’euros ($152 mn) au premier trimestre 2025, en baisse de 70% par rapport à la même période l’an dernier. Cette contraction significative intervient après la fin des livraisons de gaz russe et alors que l’entreprise restructure ses activités dans le secteur chimique, selon un communiqué publié le 30 avril.

Recul du résultat opérationnel et mutation industrielle

Le bénéfice d’exploitation hors effets exceptionnels et de stocks (Clean CCS Operating Result), indicateur suivi de près par les analystes, a reculé de 22% pour s’établir à 1,16 milliard d’euros ($1.23 bn). Le chiffre d’affaires global reste stable, à 6,2 milliards d’euros ($6.59 bn), après retraitement des activités de la filiale Borealis, désormais classée comme actif à céder. OMV prévoit une sortie progressive de cette entité dans le cadre d’une réorganisation de ses actifs non stratégiques.

En mars, OMV a annoncé un accord majeur avec la société émiratie Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) pour la création de Borouge Group International. Ce nouveau groupe spécialisé dans les polyoléfines regroupera certaines participations d’OMV et de Borealis, avec un siège à Vienne. OMV y a injecté 1,6 milliard d’euros ($1.7 bn), tout en anticipant une perte de contrôle sur Borealis.

Fin de l’approvisionnement russe et exploration en mer Noire

Le groupe, dont l’État autrichien détient 31,5%, a mis fin à six décennies de relations commerciales avec le géant gazier russe Gazprom fin 2024, malgré un contrat en vigueur jusqu’en 2040. Cette décision a été précédée d’un arbitrage en janvier, la chambre de commerce de Stockholm ayant octroyé à OMV 48 millions d’euros ($51 mn) au titre de compensation partielle pour les ruptures d’approvisionnement.

Parallèlement, OMV poursuit son expansion dans l’exploration en Europe de l’Est. En mars, l’entreprise a lancé le premier des dix forages du projet gazier Neptun Deep, situé en mer Noire au large de la Roumanie. La première livraison est attendue pour 2027 avec un objectif de production annuelle de 8 milliards de mètres cubes.

Réduction des effectifs et recentrage des priorités

Le recentrage stratégique du groupe s’est accompagné d’une réduction continue de ses effectifs. Entre 2010 et 2025, le nombre d’employés dans le monde est passé de 37.700 à 23.500. Cette diminution s’inscrit dans une logique de rationalisation et de repositionnement sur des segments à plus forte valeur ajoutée.

« Il s’agit d’une étape importante pour l’industrie chimique mondiale », a déclaré Alfred Stern, président-directeur général d’OMV, à propos de la création de Borouge Group International. Il a précisé que cette nouvelle entité deviendra le quatrième plus grand acteur mondial dans les polyoléfines.

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