Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV, dont les bénéfices trimestriels ont chuté sous l’effet du reflux des cours, a annoncé vendredi « la plus grande découverte de gaz en Autriche depuis 40 ans » dans l’espoir de limiter sa dépendance à la Russie.
Diversification et nouvelles explorations : OMV cherche à renforcer ses sources d’approvisionnement malgré la baisse du bénéfice
A l’occasion de la publication de ses résultats, l’entreprise a fait état de l’exploration d’un gisement situé en Basse-Autriche, à l’est de Vienne, après cinq mois de travaux. Foré à une profondeur de 5.000 mètres, il recèlerait 28 millions de barils équivalent-pétrole (Mbep) et permettrait à terme « d’augmenter de 50% la production locale », selon un communiqué.
Historiquement lié au géant étatique russe Gazprom, OMV essaie de multiplier ses sources d’approvisionnement depuis l’invasion de l’Ukraine mais il continue à se fournir en Russie. Au deuxième trimestre, il lui a encore acheté en moyenne 4,9 terawattheures (TWh) de gaz naturel chaque mois, « sur la base de contrats de livraison à long terme ».
Cette diversification passe aussi par l’annonce vendredi d’un accord avec le britannique BP pour la livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) – jusqu’à 1 million de tonnes par an pendant dix ans à compter de 2026. Au deuxième trimestre, OMV a affiché un bénéfice net en baisse de 80% sur un an, à 380 millions d’euros, après avoir bénéficié auparavant de l’envolée des cours des hydrocarbures liée à la guerre.
Résultat d’exploitation en baisse et prévisions prudentes : OMV fait face à des défis dans un contexte économique incertain
Très observé par les analystes, le résultat d’exploitation hors effets exceptionnels et de stocks (CSS) est tombé 1,18 milliard d’euros (-60%), en raison « d’une moindre contribution de l’ensemble des activités du portefeuille ».
Le groupe autrichien dit garder un oeil inquiet sur la « hausse des taux d’intérêts » qui pourrait conduire à une « détérioration de la croissance ». Pour 2023, OMV prévoit un prix moyen du baril de brut à la baisse, compris entre 75 et 80 dollars.
Dans la division chimie, le ralentissement du secteur a pesé sur le groupe qui a longtemps profité de la consolidation dans ses comptes de la filiale Boréalis, acteur majeur dans le production d’engrais.
Intégré de la production à la distribution, détenu à 31,5% par l’État autrichien, OMV a stabilisé sa masse salariale en un an à environ 22.300 personnes dans le monde. Il en employait 37.700 en 2010.