Un groupe de chercheurs de la faculté d’ingénierie de l’université Sultan Qaboos, dirigé par Dr Rashid al Hajri, a mis au point de nouveaux catalyseurs chimiques permettant d’augmenter significativement l’efficacité de production d’hydrogène vert par électrolyse de l’eau. Ce développement s’appuie sur une combinaison de nickel, de cobalt et de métaux rares, capables d’accélérer la réaction chimique tout en réduisant la consommation d’énergie.
Selon les résultats des essais en laboratoire, les performances de ces catalyseurs dépassent de plus de 30% celles des procédés conventionnels. Cette amélioration ouvre la voie à une production à plus grande échelle, une étape jugée critique pour le développement industriel de l’hydrogène vert dans les régions à fort potentiel solaire comme le Golfe.
Une avancée scientifique aux ambitions industrielles
L’électrolyse de l’eau, procédé au cœur de la production d’hydrogène vert, reste un processus énergivore dont les rendements dépendent fortement des matériaux catalytiques utilisés. Les catalyseurs développés à Oman visent à surmonter cet obstacle technologique en réduisant le seuil énergétique nécessaire pour séparer l’hydrogène et l’oxygène.
Cette innovation intervient dans un contexte régional marqué par une intensification des projets liés à l’hydrogène dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont plusieurs misent sur leur excédent en énergie solaire pour produire ce carburant. L’optimisation des catalyseurs est donc un levier stratégique pour améliorer la compétitivité des futures unités de production.
Vers une application dans les secteurs transport et industriel
Les chercheurs de l’université précisent que l’amélioration de l’efficacité énergétique pourrait réduire significativement le coût de revient de l’hydrogène vert, le rendant plus attractif pour des applications dans le transport lourd, les industries à haute intensité énergétique et les infrastructures de stockage d’énergie.
Bien que les catalyseurs soient encore au stade de développement académique, l’université prévoit des partenariats avec des entités industrielles pour valider leur utilisation à l’échelle pilote. Le Sultanat d’Oman, qui cherche à diversifier ses sources de revenus, pourrait bénéficier d’un avantage compétitif si cette technologie est déployée commercialement dans les prochaines années.
Un positionnement stratégique au sein du Golfe
Oman renforce ainsi sa position dans la course à l’hydrogène vert, aux côtés d’acteurs régionaux investissant dans des projets similaires. La combinaison entre innovation locale et ressources naturelles abondantes place le pays en position d’explorateur technologique dans une filière encore émergente, mais à forte intensité capitalistique.
« Le recours à des métaux relativement accessibles comme le nickel et le cobalt, combinés à des éléments plus rares, permet de viser un compromis entre performance et faisabilité industrielle », a indiqué l’équipe de recherche, soulignant le potentiel de cette technologie pour les futures infrastructures énergétiques du pays.