Le chancelier allemand Olaf Scholz va se rendre en visite officielle ce week-end dans trois Etats du Golfe, dont l’Arabie saoudite, pour notamment y nouer des partenariats dans le domaine énergétique, ont indiqué lundi des sources gouvernementales.
Le chancelier, qui sera accompagné d’une délégation de hauts représentants de plusieurs secteurs économiques, se rendra successivement en Arabie saoudite samedi, puis dimanche aux Émirats arabes unis et au Qatar avant de rentrer dans la soirée pour Berlin, a détaillé Steffen Hebestreit lors d’une conférence de presse régulière.
Le porte-parole n’a pas détaillé à ce stade les grands thèmes des discussions, mais la crise énergétique provoquée par la guerre russe en Ukraine devrait en faire partie.
« Cela m’étonnerait que ce thème en particulier ne soit pas discuté », a-t-il dit.
L’Allemagne mène une course contre la montre pour trouver de nouveaux fournisseurs afin de compenser les livraisons de gaz russe qui se sont quasiment taries.
Le vice-chancelier et ministre de l’Economie Robert Habeck a dit lundi s’attendre à ce que des contrats pour la fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) soient signés par le chancelier aux Emirats.
En Arabie saoudite, deuxième pays producteur de pétrole derrière les Etats-Unis, M. Scholz doit rencontrer le roi Salmane « si sa santé le permet », ainsi que le prince héritier et dirigeant de facto du Royaume Mohammed ben Salmane, dit « MBS », qui avait été désigné par les Etats-Unis en particulier comme le commanditaire de l’assassinat en 2018 du journaliste critique saoudien Jamal Khashoggi.
Depuis, « MBS » est en voie de réhabilitation sur la scène internationale. Il a reçu le président américain Joe Biden à la mi-juillet, et s’est rendu en France à la fin du même mois pour rencontrer le chef de l’Etat Emmanuel Macron.
« Le meurtre de M. Khashoggi va certainement jouer un rôle dans les discussions » avec M. Scholz, a assuré son porte-parole.
Le chancelier rencontrera dimanche le président des Émirats arabes unis Mohammed ben Zayed, et dans l’après-midi l’émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.
En mars, le ministre de l’Economie Robert Habeck s’était déjà rendu au Qatar et aux Emirats pour tenter de trouver des alternatives au gaz russe, dont le pays dépendait à 55% avant la guerre en Ukraine.
Après l’arrêt des livraisons russes, la situation de l’approvisionnement pour cette énergie fossile « sera extrêmement tendue dans les mois à venir », a prévenu lundi la banque centrale allemande, la Bundesbank, qui a mis en garde contre une probable récession dans la première économie européenne.