L’industrie automobile allemande, un pilier historique de l’économie nationale, traverse une période critique marquée par des coûts de production élevés, une baisse de la demande et une pression croissante des concurrents chinois. Le chancelier Olaf Scholz, en campagne pour les législatives anticipées du 23 février prochain, propose une solution européenne pour redresser le secteur : une prime à l’achat de véhicules électriques.
Lors d’une visite de l’usine Ford à Cologne, Olaf Scholz a affirmé l’urgence d’incitations financières pour promouvoir l’achat de voitures électriques. Selon lui, une prime européenne ou un soutien spécifique aux véhicules produits en Allemagne permettrait de consolider la transition vers cette mobilité durable. Ce positionnement intervient alors que les ventes de voitures électriques ont chuté en Allemagne après la suppression des aides nationales, provoquant des turbulences parmi les constructeurs européens.
Un modèle inspiré de la France
Olaf Scholz a évoqué la possibilité d’un dispositif calqué sur le modèle français, qui conditionne les primes à des critères environnementaux stricts. Ce système exclut notamment les véhicules fabriqués dans des conditions fortement émettrices de CO₂, comme en Chine, et valorise la production locale. Une telle approche pourrait protéger l’industrie allemande, tout en stimulant la compétitivité face aux géants asiatiques.
La mise en place d’une prime européenne nécessiterait toutefois l’approbation des institutions de l’Union européenne. Le chancelier a souligné qu’une telle mesure devrait intégrer un effort collectif pour répondre aux défis communs de la transition énergétique et de la compétitivité industrielle.
Des difficultés sans précédent pour les constructeurs allemands
Les perspectives des grands noms de l’automobile allemande, tels que Volkswagen, sont particulièrement préoccupantes. Le groupe envisagerait de fermer certains de ses sites en Allemagne, une décision inédite dans son histoire. Ford, dont le siège européen est basé en Allemagne, a récemment annoncé un plan de suppression de 2.900 emplois dans le pays d’ici 2027.
Dans ce contexte, les appels d’Olaf Scholz à un soutien renforcé visent à éviter de nouveaux revers pour un secteur stratégique, tout en encourageant une transition vers des solutions de mobilité plus durables. Cette démarche pourrait également permettre à l’Allemagne de conserver son rôle de leader industriel en Europe, malgré les bouleversements du marché mondial.