Le projet français de réacteur modulaire Nuward, porté par Électricité de France (EDF), a franchi une étape réglementaire avec l’achèvement de la deuxième phase d’un examen conjoint conduit par six autorités européennes de sûreté nucléaire. Ce processus, mené sous la coordination de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), visait à étudier la compatibilité du design Nuward avec les réglementations nationales et les standards internationaux de sûreté.
Une coopération renforcée entre six pays européens
Initialement lancé en 2022, l’examen comprenait trois autorités : la Radiation and Nuclear Safety Authority de Finlande (STUK), le State Office for Nuclear Safety de République tchèque (SÚJB) et l’ASN. Une deuxième phase a été initiée en 2023 avec la participation de trois nouveaux régulateurs : l’Agence nationale de l’énergie atomique de Pologne (PAA), la Swedish Radiation Safety Authority (SSM) et l’Authority for Nuclear Safety and Radiation Protection des Pays-Bas (ANVS).
Ce second volet de l’examen a étendu l’analyse à de nouveaux thèmes techniques, incluant la gestion des conditions de conception étendues, l’évaluation de l’enceinte de confinement et des effets radiologiques, ainsi que les systèmes de mesure et de contrôle. La méthodologie employée reposait sur un dialogue structuré entre les régulateurs et le concepteur.
Un outil pour anticiper les divergences réglementaires
Selon le rapport final publié le 2 décembre, l’approche conjointe a permis d’identifier les écarts techniques dès les premières étapes du développement, réduisant les risques de blocage lors des procédures nationales de certification. Les différences constatées relèvent principalement de l’interprétation et de l’application des exigences, et non de divergences fondamentales.
Les régulateurs considèrent cette initiative comme un levier d’efficacité pour l’échange d’informations et la révision des cadres réglementaires. L’objectif à terme est de favoriser une évaluation conjointe plus fluide pour les futurs projets de réacteurs modulaires en Europe.
Des ajustements stratégiques pour Nuward
Parallèlement à ces travaux réglementaires, EDF a annoncé en juillet 2024 une optimisation du design Nuward, à la suite des retours d’acteurs industriels européens. L’accent est désormais mis sur l’utilisation de technologies éprouvées afin de garantir la tenue des délais et des coûts.
Le concept Nuward prévoit désormais un réacteur de 400 MW, avec une option de cogénération thermique jusqu’à 100 MWt. Le design final devrait être prêt à la mi-2026. EDF projette une mise en chantier en France en 2030, avec une durée de construction estimée à trois ans pour la première unité.