Le nucléaire resurgit dans les débats à la faveur du plan France 2030 du Président de la République Emmanuel Macron et les appels à développement de certains acteurs de la COP26. EDF en profite pour relancer le débat sur la construction d’EPR en France et assure être prête.
Le nucléaire en 25 engagements d’EDF
Après les dérives du chantier de l’EPR de Flamanville (Manche), EDF avait lancé un plan comprenant 25 engagements, présentés l’an dernier et destiné à restaurer la « confiance » dans la filière.
« Nous avons 22 des 25 engagements qui ont attaqué la phase de déploiement », a détaillé lundi Alain Tranzer, délégué général à la qualité industrielle et aux compétences nucléaires d’EDF, faisant le point sur ce projet lors d’une conférence de presse.
Cet ancien du groupe automobile PSA est chargé de mettre en œuvre le plan « excell » d’EDF, qui doit s’appliquer à toute la filière française.
Le gouvernement tranchera avant la fin de l’année sur l’avenir des EPR en France
Cette dernière espère des commandes de nouveaux réacteurs en France, un vœu qui pourrait se réaliser prochainement. L’exécutif doit se prononcer avant la fin de l’année sur cette question, accélérant son calendrier après la publication récente du rapport du gestionnaire du réseau électrique RTE soulignant l’avantage économique du nucléaire.
« La filière se transforme et elle sera prête », a affirmé M. Tranzer, qui a assuré que de nouveaux EPR pourraient être livrés dans le respect des coûts et du calendrier, contrairement à celui de Flamanville.
« Nos entreprises se sont préparées et elles pensent être prêtes notamment pour de nouveaux projets », a ajouté Alain Gauvin, directeur général d’Onet Technologies et l’un des responsables du GIFEN (Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire). « Pour consolider ces acquis, on a besoin de nouveaux projets, de nouveaux contrats, sur la durée », a-t-il souligné.
Le plan « excell » est un plan complet
Le plan « excell » porte sur plusieurs chantiers : gouvernance des grands projets, montée en compétence de la filière, fabrication et construction garanties conformes du premier coup, meilleures relations avec les fournisseurs et enfin standardisation pour renforcer la qualité et la sûreté.
Un volet spécifique est aussi consacré à un « plan soudage » – alors que les derniers retards de l’EPR de Flamanville sont justement dus à des soudures défectueuses qui doivent être reprises.
« Flamanville est sur sa trajectoire pour faire le chargement (du combustible) fin 2022 », a confirmé Alain Tranzer. Le plan d’amélioration « aide à être plus serein et plus confiant dans le fait qu’on tiendra le jalon de fin 2022, parce que tous les petits grains de sable, on les aura évacués », a-t-il assuré.