Le nucléaire iranien continuera à faire l’objet d’inspections dans les trois prochains mois de l’Agence internationale de l’énergie atomique. L’AIEA et l’Iran ayant conclu un accord temporaire pour continuer d’inspecter les activités nucléaires du pays. Cet accord pourrait peut-être préparer le terrain pour relancer les négociations nucléaires entre Washington et Téhéran.
Le nucléaire iranien en sursis
Le nucléaire iranien pourra être contrôlé par l’AIEA comme prévu dans le traité sur le nucléaire iranien. Rafaël Grossi, le directeur général de l’IAEA, a en effet annoncé qu’un accord technique temporaire a été conclu dimanche avec l’Iran. Téhéran avait annoncé, la semaine dernière, une limitation des installations accessibles aux inspecteurs nucléaires. Cette annonce avait fait craindre un contrôle plus difficile des experts sur place.
Rafaël Grossi a déclaré :
« Ce n’est pas un remplacement de ce que nous avions auparavant. C’est une solution temporaire qui nous permet de continuer à donner au monde des assurances sur ce qui se passe là-bas. »
Surveillance et accès limité aux installations
Cet accord temporaire maintient une surveillance des activités nucléaires iraniennes. Elle sera toutefois limitée. Rafaël Grossi asssure que :
« L’accès sera réduit, ne nous voilons pas la face, mais nous serons en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification. »
Ainsi, le même nombre d’inspecteurs internationaux resteront en Iran. Cependant, leur accès aux installations nucléaires sera limité. Ils ne seront également plus autorisés à mener des « inspections instantanées » de dernière minute.
Espoir de reprise des négociations sur le nucléaire iranien
Dans le cadre du plan d’action global commun de 2015, les observateurs de l’IAEA ont initialement obtenu des droits d’inspection étendus. Cet accord est destiné à empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires. En échange, les sanctions qui pèsent sur le pays sont allégées.
L’ancien président américain Donald Trump considérait cet accord comme trop généreux pour Téhéran. Il a donc décidé de le quitter en 2018. En réponse, l’Iran a progressivement réduit ses engagements vis-à-vis de l’accord. Ce, incluant l’enrichissement de son uranium à des niveaux plus élevés que ce qui était convenu.
Washington fait un pas vers Téhéran
Joe Biden, nouvellement élu, s’est déjà dit prêt à revenir dans l’accord de 2015. Cependant, les États-Unis et l’Iran se renvoient la balle sur la question de savoir qui doit faire le premier pas. Finalement, Washington a accepté, jeudi 18 février, une invitation des européens à participer à des pourparlers sur le sujet.
Dimanche 21 février, Javad Zafir, ministre iranien des affaires étrangères à déclaré :
« Une fois que tout le monde aura fait sa part et rempli ses obligations, alors il y aura une reprise des discussions »
Il pointe ici la responsabilité du retrait unilatéral américain de l’accord. Car depuis, le rétablissement des sanctions étrangle l’économie Iranienne.
De fait, depuis 2019, l’Iran s’affranchit de plusieurs limites que l’accord impose à son programme nucléaire. Cet accord avec l’IAEA permet ainsi de laisser du temps pour reprendre les négociations entre pays signataires de l’accord de 2015. Avec l’arrivée de l’administration Biden à la Maison blanche, tous espèrent un éclaircissement des positions respectives.