Le nucléaire iranien ne peut normalement être enrichi à plus de 4,5% d’après le JCPOA. Or, depuis quelque temps déjà, l’Iran enrichi son uranium à plus de 20%. Une violation manifeste de l’accord dans un contexte de tensions permanentes avec les États-Unis depuis que Donald Trump a quitté l’accord en 2018.
Le nucléaire iranien mieux enrichi grâce à de nouvelles centrifugeuses
Des centrifugeuses IR-4 interdites par le JCPOA
Selon le rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (IAEA), l’Iran aurait commencé à enrichir de l’uranium dans son usine souterraine de Natanz grâce à une troisième cascade de centrifugeuses. Ces centrifugeuses sont perfectionnées et l’Iran n’est pas autorisé à les utiliser. En effet, le pays procède à l’enrichissement avec des centrifugeuses IR-4 alors que l’accord ne l’autorise qu’avec des machines IR-1 de première génération.
En ce sens, l’Iran poursuit sa violation du JCPOA. Celles-ci ont débuté en 2019 en réponse au retrait des États-Unis de l’accord et à la réimposition de sanctions économiques américaines contre l’Iran. En effet, Donald Trump cherchait à supprimer cet accord.
174 centrifugeuses IR-4 déjà installées
Ainsi, dès 2020, l’Iran a commencé à déplacer trois modèles avancés de centrifugeuses vers sa centrale souterraine de Natanz. Dans son rapport du 15 mars 2021 faisant suite à ses inspections, d’abord interdites puis rétablies, l’IAEA a en effet « vérifié que l’Iran a commencé à alimenter la cascade de 174 centrifugeuses IR-4 déjà installées dans l’usine d’enrichissement de combustible ».
Une situation qui inquiète la communauté internationale
Aucune réaction immédiate des États-Unis
L’Iran a récemment accéléré ses violations des restrictions du JCPOA dans une tentative de faire pression sur le Président américain Joe Biden. En effet, la situation est dans une impasse puisque les deux parties attendent de voir qui va agir en premier pour sauver l’accord. Si les États-Unis ne semblent pas bouger pour le moment, l’incident ne manque pas d’inquiéter la communauté internationale.
En effet, un représentant du ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué que les responsables allemands sont de plus en plus préoccupés par l’utilisation par l’Iran de nouvelles centrifugeuses. Il estime que toute violation de l’accord nucléaire par l’Iran est « contre-productif » pour tenter de préserver l’accord.
La Russie critiquent la politique de non-retour américaine
Cette situation est l’occasion pour la Russie de critiquer la politique américaine. Sergey Ryabkov, vice-ministre russe des affaires étrangères a indiqué qu’il était également préoccupé par les actions de l’Iran. Il a exhorté les États-Unis à reprendre leurs efforts pour apaiser la situation.
Sergey Ryabkov ne voit « que l’élargissement de la liste des sanctions visant l’Iran ». Mais il estime que cela aurait pour conséquence la poursuite de la violation iranienne de l’accord et impute donc aux États-Unis la responsabilité de la situation.
En somme, la situation à Natanz s’inscrit dans le contexte général de tension irano-américaines autour du JCPOA. Il semble que cette violation se poursuivra tant que des négociations n’auront pas repris avec les parties prenantes, au premier rang desquelles les États-Unis.