Les négociations autour du nucléaire iranien reprennent, mais l’issue demeure incertaine. La perspective d’un « No-Deal » se fait de plus en plus prégnante.
Le nucléaire iranien menace l’offre pétrolière pour 2022
Alors que commence le huitième cycle de négociations, l’absence d’accord menace directement les réserves mondiales de pétrole pour 2022. À l’inverse, un compromis avec Téhéran ouvrirait la voie à une augmentation de l’offre de pétrole iranien.
S&P Global Platts Analytics chiffre cette hausse à environ 700.000 barils par jour (bpj) d’avril à décembre 2022. Cette estimation repose sur la signature d’un accord provisoire, assorti d’un allègement partiel des sanctions.
À titre de comparaison, la société estimait en novembre 2021 que la signature d’un accord-cadre ainsi qu’une levée complète des sanctions déboucherait sur une augmentation de 1,4 million de bpj en 2022.
Mobilisation internationale
Dans ce contexte, les États-Unis et l’Union européenne militent en faveur d’une sortie de crise rapide. L’envoyé de l’UE, Enrique Mora, appelle les différentes parties à « accélérer le rythme » des discussions.
De son côté, l’administration Biden a dépêché plusieurs hauts responsables américains de la sécurité nationale et des sanctions en Israël ainsi qu’aux Émirats arabes unis à la recherche d’un compromis.
Malgré les efforts fournis par les Occidentaux, la situation à Vienne reste au point mort. « les risques d’absence d’accord sont élevés », confirme Nareeka Ahir, analyste géopolitique chez Platts Analytics.
Toutefois, dans les faits, un accord est toujours attendu au regard « des commentaires passés du Guide suprême et du désir de Biden de trouver une solution diplomatique ».
L’espoir reste permis
Pour Shin Kim, responsable de l’approvisionnement et de la production chez Platts, « l’histoire de la façon dont ces accords fonctionnent est qu’il ne semble pas que ça va marcher jusqu’à ce que ça marche ».
Elle explique que l’éventualité d’un No-Deal solliciterait grandement la capacité de la réserve mondiale de pétrole. Dès lors, la question de l’approvisionnement pourrait se révéler épineuse en cas de perturbations ailleurs. Des pays comme la Libye ou le Nigéria sont en effet sujet à l’instabilité.
Les négociations font donc l’objet d’une attention toute particulière de la part des marchés pétroliers. Selon S&P Global Platts, la production iranienne s’élevait à 2,5 millions de bpj en novembre 2021. Soit 20.000 bpj de moins qu’en octobre 2021. En 2017, le pays produisait en moyenne 3,79 millions de bpj.