Greenpeace a récemment publié un rapport selon lequel la filière nucléaire française serait sous l’emprise de la Russie. En effet, selon l’ONG, plus de 40% de l’approvisionnement de la France en uranium naturel proviendrait du Kazakhstan et d’Ouzbékistan, pays où la quasi-totalité de l’uranium naturel est sous le contrôle du monopole russe du nucléaire civil Rosatom. Greenpeace a affirmé que les convois ferroviaires passent entre les mains de Rosatom pour atteindre le port de Saint-Pétersbourg, puis des cargos transportent l’uranium jusqu’en France.
La France s’oppose aux sanctions contre Rosatom
Greenpeace a également souligné que la France avait reçu de la Russie un tiers de l’uranium enrichi nécessaire pour le fonctionnement de ses centrales nucléaires pendant un an. L’organisation a affirmé que la dépendance de la filière nucléaire française envers la Russie était immense, expliquant pourquoi la France s’opposait aux sanctions contre Rosatom au niveau européen.
La France a réfuté les affirmations de Greenpeace
Le gouvernement français a rejeté les affirmations de Greenpeace, affirmant que la France ne dépendait en aucune manière de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire et qu’elle avait su diversifier ses sources d’approvisionnement. Le cabinet de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a affirmé que la France ne se fournissait pas en Russie pour son approvisionnement en uranium naturel ou la préparation du combustible, contrairement à ce que sous-entend Greenpeace.
EDF applique strictement les sanctions internationales
De son côté, EDF a affirmé qu’elle maximisait la diversification de ses sources géographiques et de ses fournisseurs en combustible nucléaire, et qu’elle n’était dépendante d’aucun site, d’aucune société et d’aucun pays. EDF a souligné qu’elle appliquait strictement toutes les sanctions internationales et/ou les restrictions liées à la non-obtention d’autorisations administratives requises, tout en respectant les engagements contractuels pris. EDF a également affirmé qu’elle n’avait acheté aucun uranium naturel extrait de mines russes, ni de services de conversion.
En conclusion, cette polémique autour de la filière nucléaire française souligne une fois de plus les enjeux géopolitiques et économiques qui se cachent derrière l’utilisation et la défense de l’énergie nucléaire en France. Alors que les débats sur la transition énergétique et sur la part du nucléaire dans le mix énergétique font rage, il est essentiel de continuer à questionner l’origine de nos sources d’approvisionnement.