L’énergie nucléaire, autrefois ostracisée dans les débats sur le climat, connaît un regain d’intérêt inattendu. À l’approche de la COP28, Rafael Mariano Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), souligne un changement d’attitude significatif. Les pays qui exploitent l’énergie nucléaire, jadis réticents à en discuter lors des conférences sur le climat, se préparent désormais à affirmer leur position pro-nucléaire avec fierté.
Évolution et Expansion du Nucléaire
Le nucléaire, bien que progressant, reste insuffisant pour atteindre les objectifs climatiques fixés par les accords de Paris. Malgré des développements notables aux États-Unis, en Europe, en Chine, et même en Afrique avec l’Égypte à l’avant-garde, la réalité reste sombre. Avec seulement 7 gigawatts (GW) de capacités supplémentaires gagnées cette année et 4GW l’an dernier, le monde est loin du doublement, voire du triplement nécessaire des capacités nucléaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Défis et Perspectives d’Avenir
Le chemin vers un avenir nucléaire est semé d’embûches. Les obstacles politiques, notamment au sein de l’UE, et les défis financiers constituent des barrières majeures. La COP28 de Dubaï s’annonce cruciale, avec la France et d’autres pays cherchant à rallier une quarantaine d’États à l’idée de tripler les capacités de production nucléaire d’ici 2050. Cette ambition, bien que louable, soulève des questions sur la faisabilité et les implications environnementales et sécuritaires d’une telle expansion.
La renaissance nucléaire, bien que prometteuse, reste un parcours complexe. Les progrès actuels sont encourageants, mais ils ne sont pas à la hauteur des attentes climatiques mondiales. La COP28 pourrait être un tournant décisif, déterminant l’avenir de l’énergie nucléaire dans le combat contre le réchauffement climatique.