EDF vise le lancement d’un premier chantier de petit réacteur nucléaire (SMR) en France autour de 2030, a indiqué lundi un dirigeant de l’électricien, qui destine ensuite ces réacteurs récemment soutenus par Emmanuel Macron plutôt à l’export.
Le nucléaire de petite taille au cœur des chantiers d’EDF
« Nous sommes en début de projet, notre but est d’avoir un premier chantier qui débute en France en 2030 à peu près », a expliqué sur Europe 1 Xavier Ursat, directeur exécutif en charge de la direction Ingénierie et Projets nouveau nucléaire d’EDF.
Emmanuel Macron a récemment annoncé un investissement d’un milliard d’euros dans l’énergie nucléaire d’ici à 2030 pour développer des « technologies de rupture », notamment ces petits réacteurs, dits SMR (small modular reactors).
« Nous pensons qu’il faut faire des nouveaux réacteurs de forte puissance et nous avons fait une proposition à l’Etat en ce sens. Et nous imaginons qu’il faudra installer au moins un réacteur de type SMR en France en complément – on pourra en faire plusieurs en complément », a détaillé M. Ursat.
Des réacteurs aussi puissants que les centrales thermiques
Pour ces petits réacteurs, la cible est plutôt « le marché international » et « nous visons une taille de réacteur qui correspond à la taille de la plupart des centrales au charbon, au fioul qui existe partout dans le monde et qu’il faudra remplacer probablement très vite dans la décennie 2030-2040 », a-t-il expliqué.
EDF construit pour l’instant un EPR – un réacteur de forte puissance – à Flamanville (Manche) mais ce chantier a connu d’importants retards et surcoûts. M. Ursat en a confirmé lundi le calendrier officiel : « à la fin de l’année 2022 on chargera le combustible à Flamanville », « toute l’équipe est mobilisée sur ce planning ».
L’exécutif envisage en outre de construire 6 EPR supplémentaires en France, mais n’a pas pris de décision pour l’instant, même si Emmanuel Macron a souvent souligné les avantages du nucléaire notamment dans la lutte contre le changement climatique.
« L’indépendance énergétique qu’apportent le nucléaire et les renouvelables est fondamentale donc je suis serein sur la décision », a assuré M. Ursat.