Le nucléaire allemand n’est plus qu’un vaste souvenir. En 10 ans, il ne reste plus que six centrales en activité sur le territoire. Trois d’entre elles vont être débranchées cette année et les autres l’année prochaine.
Le nucléaire allemand touche à sa fin avec des risques économiques et environnementaux encore présents
La sortie allemande du nucléaire nécessitera encore différentes opérations de démantèlement, pouvant potentiellement s’étendre sur une période supplémentaire de 10 ans. Pendant ce temps, un certain nombre de risques demeurent, notamment sur la problématique du recyclage et du traitement des déchets nucléaires.
La fin du nucléaire allemand suscite également des interrogations au niveau local, car les centrales fournissaient une certaine manne financière et du travail aux régions concernées. Les économies locales autrefois dépendantes du secteur nucléaire vont devoir se diversifier, en développant de nouvelles activités industrielles pour compenser les pertes d’emplois.
Développement des énergies renouvelables pour compenser le nucléaire allemand
La fin du nucléaire allemand représente un défi pour l’ensemble du pays. En effet, la première économie européenne est gourmande en énergie. Pour compenser la fin du nucléaire, le développement des énergies renouvelables a fortement progressé ces 10 dernières années.
Selon Agora Energiewende, un institut indépendant, la part du nucléaire dans le mix électrique allemand a diminué de moitié entre 2010 et 2020 (de 22 à 11%). Les énergies renouvelables, quant à elles, ont grimpé de 17 à environ 50%.
Mais l’installation de parcs éoliens ou solaires à proximité de zones d’habitations modifie les conditions de vie des riverains. Ceux-ci s’opposent à bon nombre de projets, malgré le fait que les Allemands soutiennent en majorité la transition énergétique.
Après la sortie du nucléaire, la sortie du charbon
Les tensions entre les particuliers et les pouvoirs publics illustrent les difficultés de la transition énergétique. D’autant que l’abandon du nucléaire se double d’un autre objectif, la fermeture des centrales à charbon.
En effet, l’Allemagne reste encore le principal producteur de lignite au monde, avec des mines gigantesques comme en Rhénanie du Nord-Westphalie. L’extraction du charbon extrêmement polluante menace plusieurs villages à proximité ainsi que les paysages et le patrimoine local.
La question climatique devrait donc jouer un rôle primordial dans la campagne pour les élections législatives de septembre prochain. À noter également que la cour constitutionnelle a contraint Angela Merkel et son gouvernement à revoir les objectifs climatiques allemands à la hausse. Pour l’heure la sortie du charbon est prévue pour 2038.