L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, comptant près de 60 millions d’habitants, est une nouvelle fois durement frappée par des coupures d’électricité drastiques, causées par des défaillances d’installations vieillissantes et mal entretenues, a indiqué dimanche la compagnie publique Eskom.
Présentant des excuses pour ces nouvelles coupures intenses lors d’une conférence de presse, le PDG d’Eskom, Andre de Ruyter, a annoncé “un niveau élevé de délestage cette semaine”.
Sur une échelle de huit niveaux possibles d’intensité de délestage, le pays a atteint le sixième stade critique. Cela implique, pour les Sud-Africains et les entreprises, plusieurs coupures, de plusieurs heures, chaque jour.
Ce sixième stade avait déjà été atteint en juin, dans un pays alors en plein hiver austral, avec une hausse de la consommation d’énergie et une pression élevée sur la production. La remontée des températures depuis septembre avec l’arrivée du printemps entraîne habituellement une baisse de la consommation, notamment avec l’arrêt de l’utilisation des moyens de chauffage.
Eskom profite généralement de cette période pour mettre à l’arrêt des unités de production pour leur maintenance.
Mais un nombre élevé de pannes sur les installations, 45 en l’espace de sept jours, ont entraîné une baisse dramatique de la production électrique.
“La phase 6 du délestage restera en vigueur jusqu’à ce que suffisamment d’unités de production soient à nouveau en état de fonctionner”, a expliqué le directeur de l’exploitation d’Eskom, Jan Oberholzer.
Après des années de mauvaise gestion et de corruption, la compagnie publique est incapable de produire suffisamment d’énergie pour le pays régulièrement plongé dans le noir et où des manifestations contre la déliquescence des services publics sont régulièrement organisées.
Enjoignant les Sud-Africains à utiliser l’électricité avec parcimonie, M. De Ruyter a appelé à éteindre les lumières dans les bureaux la nuit, éviter de faire fonctionner les pompes des piscines et les chauffe-eau en heures pleines.
“Si chacun joue son rôle, nous pouvons gérer la demande”, a-t-il assuré. La mise au point d’une capacité de production efficace à grande échelle “prendra du temps”, a poursuivi le PDG, ajoutant que la possibilité d’instaurer des plages de délestage permanentes avait été à l’étude, avant d’être finalement rejetée.
L’Afrique du Sud tire 80% de son électricité du charbon, créant une grave pollution dénoncée par les défenseurs de l’environnement. Le pays a obtenu 7,7 milliards d’euros pour sa transition énergétique lors de la COP26.