Le financement d’un projet de câble électrique géant entre le Royaume-Uni et l’Allemagne, d’un montant de 2,8 milliards d’euros, vient d’être bouclé, ouvrant la voie au début des travaux cette année, a annoncé jeudi l’entreprise NeuConnect, qui porte le projet.
En pleine crise énergétique en Europe, il s’agira d’une “nouvelle liaison énergétique vitale entre deux des plus grands marchés européens de l’énergie”, a fait valoir l’entreprise dans un communiqué. Elle doit être opérationnelle d’ici 2028.
Le projet est financé par des sociétés privées, le français Meridiam, l’allemand Allianz Capital Partners et la compagnie japonaise d’électricité Kansai Electric Power, avec la participation de plus de 20 banques et institutions financières dont la UK infrastructure bank, la Banque européenne d’investissement et la Japan bank for international cooperation.
D’une longueur de 725 kilomètres, la première liaison énergétique entre les deux pays est l’un des plus grands projets d’interconnexion au monde, qui permettra de faire circuler jusqu’à 1,4 GW d’électricité dans les deux sens et d’alimenter jusqu’à 1,5 million de foyers.
Cette annonce survient alors que l’Europe se prépare à un hiver difficile sur le front de l’énergie, en plein bras de fer entre Moscou et les Occidentaux dans le contexte de la guerre en Ukraine.
“L’invasion illégale de l’Ukraine par [le président russe] Poutine montre qu’il est plus important que jamais de renforcer les liens énergétiques avec les partenaires européens qui prennent rapidement leurs distances vis-à-vis du gaz russe”, a commenté le secrétaire d’État britannique à l’Énergie Greg Hands, cité dans le communiqué.
Le réseau électrique britannique est déjà connecté au continent via plusieurs liaisons, dont deux avec la France et, depuis octobre dernier, une avec la Norvège grâce à un câble électrique sous-marin de quelque 720 kilomètres.
Le gouvernement britannique, qui s’est engagé à ce que le pays atteigne la neutralité carbone en 2050, a récemment revu sa stratégie énergétique, qui prévoit un renforcement du nucléaire, de l’éolien, du solaire, mais aussi des énergies fossiles en mer du Nord, pour accroître la sécurité de son approvisionnement.
Dans ce cadre, Londres a donné mercredi son feu vert au projet de nouvelle centrale nucléaire EPR Sizewell C, porté par le français EDF, qui pourra alimenter à terme 6 millions de foyers.