Une nouvelle économie de l’énergie est en train d’émerger dans le monde grâce à l’essor des technologies à faibles émissions de carbone. Cependant, le nouveau World Energy Outlook de l’Agence internationale de l’Énergie (IEA) émet quelques inquiétudes quant à la rapidité des prises de décisions.
La nouvelle économie de l’énergie doit être boostée
Le World Energy Outlook (WEO) de 2021 de l’IEA expose ce que les engagements de réduction des émissions signifient pour le secteur de l’énergie et le climat. Il montre également ce qu’il convient de faire afin d’atteindre une trajectoire permettant de parvenir à des émissions nettes nulles. Objectif : contenir le réchauffement climatique à 1,5° C.
« L’élan extrêmement encourageant des énergies propres dans le monde se heurte à l’obstination des combustibles fossiles dans nos systèmes énergétiques […] Les avantages sociaux et économiques de l’accélération des transitions énergétiques propres sont énormes, et les coûts de l’inaction sont immenses. », déclare Fatih Birol, directeur exécutif de l’IEA.
La demande de pétrole est en baisse
Par ailleurs, le WEO de 2021 expose, pour la première fois, une baisse de la demande de pétrole. Après des décennies de croissance, les perspectives de l’énergie au charbon sont également en baisse. Un déclin pouvant être accéléré par le renoncement de la Chine à la construction de centrales au charbon à l’étranger.
Cependant, le rapport montre également que les engagements pris aujourd’hui en matière de climat ne permettraient d’atteindre que 20% des réductions d’émissions nécessaires d’ici à 2030. Pour atteindre un niveau net zéro d’ici à 2050, les investissements dans la nouvelle économie de l’énergie doivent suivre. Ceux-ci doivent tripler au cours de la prochaine décennie.
Quelles opportunités pour l’avenir ?
Pour l’heure, l’insuffisance des investissements contribue aux incertitudes. Les investissements consacrées au pétrole et au gaz naturel ont été dépréciées par l’effondrement des prix en 2014-15 et en 2020. Dans le même temps, les dépenses consacrées aux transitions énergétiques propres sont inférieures pour répondre aux besoins futurs.
« Il y a un risque imminent de plus de turbulences pour les marchés énergétiques mondiaux. Nous n’investissons pas suffisamment pour répondre aux besoins énergétiques futurs. », ajoute le Dr Birol.
Le rapport souligne que l’investissement supplémentaire nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050 est moins lourd qu’il n’y parait. En ce sens, plus de 40% des réductions d’émissions requises proviendraient de mesures qui s’autofinancent. Ces investissements créant également d’énormes opportunités économiques.
Investir pour l’emploi
Atteindre le niveau « zéro » permettrait à la nouvelle économie de l’énergie de dépasser les $1000 milliards par an en 2050. Un poids comparable à celui du marché pétrolier actuel. En outre, dans le scénario des engagements, la nouvelle économie de l’énergie pourrait générer 13 millions d’emplois d’ici à 2030. Mieux encore, ce nombre double dans le scénario « émissions nettes nulles d’ici à 2050 ».