Une dérogation temporaire aux règles environnementales a été accordée à une quatrième centrale nucléaire, celle du
Bugey, dans l’Ain, pour lui permettre de continuer à fonctionner “à un niveau minimal de puissance” pendant la canicule, selon un arrêté publié dimanche au Journal Officiel.
La décision de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) du 15 juillet “fixant, de manière temporaire, de nouvelles limites de rejets thermiques applicables aux réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey, est homologuée”, selon le JO.
“Les réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey effectuant des rejets d’effluents dans le Rhône, peuvent, pendant la période fixée (…), continuer à pratiquer ces rejets tant que l’échauffement après mélange des effluents dans le Rhône (…) ne dépasse pas 3°C en valeur moyenne journalière”, précise l’arrêté de dimanche.
Vendredi, une dérogation avait été accordée aux centrales nucléaires de Golfech (Tarn-et-Garonne), du Blayais (Gironde) et de Saint-Alban (Isère). Pour ces trois centrales et celle du Bugey, l’autorisation a été accordée
jusqu’au 24 juillet.
Ces demandes de dérogation ont été déposées par le producteur d’électricité sur requête de RTE, gestionnaire du réseau à haute tension, afin de garantir le fonctionnement des infrastructures, et ce alors que 29 réacteurs français sur 56 sont actuellement indisponibles pour diverses raisons.
Depuis 2006, chaque centrale a ses propres limites réglementaires de température de rejet de l’eau à ne pas dépasser, afin de ne pas échauffer les cours d’eau environnants et d’en protéger la faune et la flore. Les centrales pompent en effet l’eau pour le refroidissement des réacteurs, avant de la rejeter.
Le dispositif de dérogation, qui vise à garantir le bon fonctionnement du réseau électrique, n’avait jusqu’ici été utilisé qu’une fois, en 2018 pour la centrale de Golfech, pour 36 heures.
Avec une chaleur précoce cette année, EDF a déjà dû réduire la puissance d’un réacteur pendant quelques heures en mai au Blayais, puis en juin à Saint-Alban, au bord du Rhône.
Les centrales les plus exposées au risque de dépassement des limites thermiques de rejet de l’eau sont Golfech, Le Blayais, et sur le Rhône Bugey, Saint-Alban et Tricastin. S’y ajoute Chooz, dans les Ardennes, du fait d’un accord franco-belge sur le débit de la Meuse, avait indiqué EDF début juillet.