La société énergétique portugaise Galp a débuté une campagne d’exploration et d’évaluation sur son bloc stratégique du bassin orange, au large de la Namibie. Le 23 octobre, le premier des quatre forages prévus a été amorcé, ciblant le champ de Mopane, une découverte importante réalisée plus tôt cette année. Ce programme vise à préciser le potentiel de cette réserve pétrolière estimée à plusieurs milliards de barils.
Cette campagne est menée dans les blocs 2813A et 2814B, sous la Licence d’Exploration Pétrolière 83, où Galp détient une participation majoritaire de 80 %, accompagnée par Custos Energy et la société nationale Namcor, possédant chacune 10 %. La société canadienne Sintana Energy, actionnaire à hauteur de 49 % dans Custos, a confirmé que le forage Mopane 1-A a débuté, avec pour objectif de valider davantage la qualité du champ pétrolifère découvert lors des précédents forages.
Galp avait annoncé, en avril, que le champ de Mopane pourrait contenir jusqu’à 10 milliards de barils équivalent pétrole. La première phase de forage avait déjà permis d’identifier des colonnes significatives de pétrole léger dans des sables de haute qualité, avec les forages Mopane-1X et Mopane-2X ayant révélé une extension latérale importante du réservoir. Cette fois, l’objectif est d’approfondir la compréhension des caractéristiques du champ afin de confirmer sa viabilité économique et de le positionner sur la carte mondiale des gisements pétroliers de premier plan.
Développement du bassin orange : un enjeu stratégique pour la Namibie
Le bassin orange est devenu l’une des régions les plus convoitées du secteur de l’exploration pétrolière. Depuis les découvertes importantes réalisées par TotalEnergies et Shell en 2022, un nombre croissant de compagnies pétrolières internationales se sont tournées vers cette région. Mopane représente à ce jour la plus grande découverte confirmée dans le bassin orange, un projet qui pourrait transformer l’économie de la Namibie.
Le gouvernement namibien, bien qu’actuellement non producteur d’hydrocarbures, voit en ces découvertes une occasion de diversifier son économie et d’entrer sur le marché mondial du pétrole. La production de pétrole pourrait démarrer d’ici la fin de la décennie, avec des prévisions suggérant que le projet Venus de TotalEnergies pourrait entrer en production dès 2029, suivi de Mopane en 2030, avec un plateau potentiel de 211 000 barils équivalent pétrole par jour en 2037.
Galp et le défi de la coopération internationale
Dans un contexte d’intense concurrence, Galp a annoncé qu’elle envisage de réduire sa participation dans le bloc PEL 83 de 80 % à 40 %, permettant à un partenaire international de rejoindre le projet. Bien que la société ait confirmé un fort intérêt de la part de compagnies pétrolières majeures, telles que Petrobras, elle a précisé qu’aucune décision ne serait prise avant la fin de la campagne de forage en cours, prévue pour 2025. Felipe Silva, le PDG de Galp, a insisté sur le fait que la société ne ressent pas de pression pour sécuriser un partenaire à court terme.
Cette prudence reflète la stratégie de Galp visant à optimiser la valeur de la découverte en se concentrant sur la réduction des risques avant d’envisager une alliance. En attendant, la société mise sur cette campagne de forage pour confirmer le potentiel du champ de Mopane et attirer des partenaires capables de financer les futures phases de développement.
Une transformation économique en perspective
Les analystes s’accordent à dire que l’essor du secteur pétrolier namibien pourrait redéfinir l’économie de ce pays d’Afrique australe. Outre Galp, d’autres géants du secteur, comme Chevron et TotalEnergies, prévoient de lancer des campagnes de forage dans le bassin orange d’ici la fin de l’année. Avec des perspectives de production significatives, la Namibie pourrait rapidement s’imposer comme un acteur clé du secteur pétrolier africain, contribuant potentiellement à l’autonomie énergétique du continent.
L’engagement des multinationales dans le bassin orange représente une opportunité de diversification économique pour la Namibie, qui reste majoritairement dépendante des ressources minières. Si les campagnes de forage en cours confirment le potentiel des réserves de pétrole, les investissements pourraient affluer, transformant le paysage économique et énergétique de la région.