Deux groupes armés opérant dans la région pétrolière du delta du Niger, au sud du Nigeria, ont revendiqué plusieurs attaques contre des oléoducs au cours de la semaine passée, selon des sources locales relayées par l’Agence France-Presse le 13 avril. L’Armée de libération du delta du Niger et de Bakassi (L.A.N.D. & B) ainsi que le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND) ont ciblé une conduite principale menant à un terminal situé dans l’État de Bayelsa, provoquant l’arrêt de certaines opérations de transport de brut.
Interruption des flux et pertes économiques
La compagnie pétrolière nigériane Oando, qui a récemment acquis des installations précédemment détenues par la société italienne Agip, a confirmé trois actes de sabotage distincts survenus durant la semaine. Ces événements ont entraîné la fermeture temporaire d’un oléoduc majeur, affectant directement les revenus de l’entreprise ainsi que ceux de l’État nigérian. Le ministre délégué au Pétrole, Heineken Lokpobiri, s’est rendu sur le site et a déclaré que « chaque jour de fermeture entraîne d’énormes pertes de revenus, non seulement pour le gouvernement fédéral, mais aussi pour l’entreprise et les communautés locales ».
Réaction à l’instauration de l’état d’urgence
Les deux groupes armés ont affirmé que leurs actions étaient une réponse directe à la déclaration de l’état d’urgence par le président nigérian Bola Tinubu dans l’État de Rivers. Cette décision présidentielle, annoncée en mars, fait suite à plusieurs mois de tensions politiques internes ayant conduit à la suspension du gouverneur Siminalayi Fubara et de plusieurs responsables de l’administration locale. Le président a désigné l’ancien vice-amiral Ibok-Ete Ibas pour administrer provisoirement l’État durant une période de six mois.
Antécédents et perspectives régionales
Le MEND n’en est pas à ses premières opérations de sabotage. Actif dans les années 2000, il avait conduit à une baisse significative de la production nationale de brut jusqu’à l’amnistie gouvernementale de 2009. La résurgence d’attaques contre des infrastructures énergétiques pourrait menacer les réformes économiques entreprises par le président Tinubu, à un moment où le pays tente de sortir d’une crise aiguë du coût de la vie.