Les nouveaux carburants ont le vent en poupe. ExxonMobil et Chevron, deux entreprises comptant parmi les leaders de l’industrie pétrolière américaine, ont annoncé avoir multiplié les investissements à destination du secteur des nouveaux carburants. Les deux entreprises cherchent notamment des débouchés afin de produire des carburants modernes à l’aide des infrastructures déjà existantes.
Les nouveaux carburants en ligne de mire des majors américaines
Les sociétés américaines ont été vivement critiquées pour leur manque de considération vis-à-vis des nouvelles politiques climatique. Leur approche moins urgente des problématiques de développement durable est notamment montrée du doigt. Au contraire, les entreprises européennes comme TotalEnergies ou Royal Dutch Shell ont été précurseurs dans ce domaine, en consacrant une part importante de leur budget aux énergies vertes.
Les entreprises cherchent à déterminer la manière optimale traiter les manières premières d’origine biologique, tel que les biocarburants comme les huiles végétales. Une fois traité, le but final est de produire un diesel renouvelable à destination du secteur de l’aviation ou encore du secteur automobile.
Malgré des intérêts écologiques certains, le carburant renouvelable est en proie à certains désavantages. La production commerciale est notamment plus coûteuse que la production d’essence conventionnelle, sauf si elle est associée à des crédits d’impôt.
Réutiliser les infrastructures déjà existante
Les entreprises pétrolières américaines désirent produire des carburants durables au coût le plus faible possible. Il s’agit pour eux de réutiliser les infrastructures déjà existantes pour l’industrie gazière et pétrolière traditionnelle, en adaptant son utilisation aux carburants verts.
La société américaine ExxonMobil à mis en place un groupe de travail et de réflexion au sein de l’Organisme Internationale ASTM, organisation qui produit les normes techniques aux États-Unis. La mission de ce groupe d’experts est de déterminer la capacité des raffineurs à co-traiter jusqu’à 50% de certains types de matières premières biologiques pour produire du SAF, selon les sources.
De son côté, Chevron ne chôme pas non plus. La section R&D du groupe américain cherche actuellement le moyen d’adapter les infrastructures des unités de production d’essence à la production de carburants durables. Elle cherche ainsi à déterminer s’il est possible de faire passer les matières premières dans ses craqueurs catalytiques fluides (FCC), des unités de production d’essence qui sont généralement le plus gros composant des installations de raffinage.
Des objectifs ambitieux
Actuellement, les carburants renouvelables représentent 5% de la consommation énergétique totale américaine. Son utilisation est vouée à se multiplier. Car ils apparaissent comme une solution crédible et fiable afin d’atteindre les différents objectifs de réduction des gaz à effet de serre.
Chevron espère pouvoir mettre en place les premières unités de traitement des matières premières d’ici à la fin de l’année 2021. Elle compte distribuer ses produits renouvelables dans le sud de la Californie dans un premier temps. Avant de s’attaquer au marché national.
Le soutien du gouvernement
L’État américain est également investi aux côtés de ces majors dans le développement des énergies renouvelables. Chevron travaille aux côtés de la California Air Resource Board ( CARB) ainsi que l’Agence Américaine de la protection environnementale. La Maison Blanche apporte son soutien financier afin de développer un carburant accessible via les crédits d’émission mis en place lors du protocole de Kyoto.
Mais ce soutien n’est pas uniquement étatique, puisque le congrès américain compte également légiférer sur l’instauration de crédits d’impôt. Le but est d’inciter davantage les raffineurs à traiter commercialement le carburant d’aviation durable.
Selon la California Energy Commission, le développement et la commercialisation d’un tel produit pourrait réduire les émissions de dioxyde de carbone de 61% à 83%. Cela peut varier en fonction de la matière première utilisée.
Les avantages des carburants renouvelables sont donc certains. On observe actuellement aux États-Unis une prise de conscience sur ce sujet qui est arrivé plus tardivement que chez leurs homologues européens. Elle se traduit par de nouveaux investissements massifs de la part des majors pétrolière américaines, mais aussi de la part de la Maison-Blanche. Le recyclage des infrastructures de production pétrolière et gazière est également un pan essentiel pour une transition peu coûteuse vers les carburants verts.