Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie ont atteint un nouveau record en 2022, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (IEA) publié le 2 mars 2023. Malgré une augmentation de 0,9%, le taux de croissance est moins élevé que prévu, grâce à l’essor des énergies et technologies vertes. Néanmoins, les émissions dues à l’énergie continuent leur trajectoire de croissance insoutenable, alimentant le dérèglement du climat, alerte l’IEA.
Les infrastructures d’énergies bas carbone ont évité 550 millions de tonnes de CO2
Le rapport indique que les renouvelables ont représenté 90% de la croissance de la production électrique en 2022, ce qui a permis d’éviter 550 millions de tonnes de CO2 grâce aux infrastructures nouvelles d’énergies bas carbone. Cependant, les émissions générées par la combustion du charbon ont augmenté de 1,6% en Asie et en Europe, où il a souvent remplacé le gaz devenu trop cher. Les émissions liées au pétrole ont augmenté de 2,5%, mais restent en-deça des niveaux pré-Covid, et la croissance vient pour moitié de la reprise du trafic aérien.
Des efforts notables pour réduire les émissions
Géographiquement, l’Asie hors Chine a vu ses émissions croître de 4,2%, tirées par sa croissance économique. La Chine, soumise à des restrictions dues au Covid, reste au même niveau d’émission. Dans l’EU, les émissions ont reculé de 2,5%, grâce à un déploiement record de renouvelables face au retour du charbon. Aux Etats-Unis, elles ont augmenté de 0,8%, avec une forte hausse de la demande énergétique en raison de températures extrêmes.
Le directeur de l’IEA, Fatih Birol, a salué la croissance remarquable des renouvelables, des véhicules électriques, des pompes à chaleur et des technologies d’efficacité énergétique, qui ont permis de freiner la montée du CO2. Cependant, il a exhorté les compagnies internationales et nationales du secteur des énergies fossiles à prendre leur part de responsabilité, en cohérence avec leurs engagements publics à l’égard du climat. « Elles doivent revoir leurs stratégies dans le sens d’une réduction réelle de leurs émissions », a-t-il souligné.
Malgré la situation encourageante, l’IEA appelle donc à agir plus fortement pour lutter contre le dérèglement climatique et prévenir les conséquences désastreuses qui pourraient en découler.